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Noël magique en pédiatrie, malgré tout ! – 14e édition

La 14e édition du Noël magique à l’hôpital a débuté et vous permet de gâter les petits patients hospitalisés au sein des unités pédiatriques d’hôpitaux situés en France, au Luxembourg et, bien sûr, en Belgique.

 

À Bruxelles, seuls trois hôpitaux participent à l’aventure : l’Hôpital des Enfants, l’Hôpital Delta et les Cliniques Universitaires Saint-Luc.

Comment offrir un Noël magique aux enfants hospitalisés ?

Pour émerveiller ces enfants lors des fêtes de fin d’année, plusieurs options sont possibles (et cumulables) :

  • Simplement cliquer et donner son avis sur les autres initiatives de l’agence Good-4you. Soit vous validez l’idée, soit vous les aidez à l’améliorer. Grâce à ce vote, l’unité pédiatrique de votre choix recevra alors 1 euro en jouet lors de la nuit de Noël. (Vous avez jusqu’au 24 décembre pour rassembler vos clics solidaires).
  • Faire un don financier allant jusqu’à 5.000 euros et qui sera doublé par les partenaires de Noël magique !
  • Relever le Défi Câlin pour devenir le super Père Noël de l’année ! 1.000 euros de jouets peuvent ainsi être remportés pour les enfants.

Chaque don se transforme en jouet équitable

En fonction de ses besoins, chaque hôpital pourra choisir parmi une gamme de plus de 1.500 jouets équitables créés par la coopérative Pachamama. Cette dernière crée des jouets, des jeux de société ou des peluches éthiques, parfois personnalisés pour des marques ou des musées (Pairi Daiza, Le Louvre…) L’objectif n’est pas de faire du profit, mais bien de promouvoir le commerce équitable. Une raison de plus pour participer à l’action solidaire « Noël magique » qui a permis, l’an passé d’offrir aux enfants hospitalisés plus de 68.000 euros de jouets.

→ Toute les infos sur le site de Noël magique

 

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Maladies rares pédiatriques : comment la lutte s’organise à Bruxelles ?

Il y a peu, c’était la journée mondiale contre les maladies rares en Belgique. Un de nos articles y a été consacré, mais on s’est dit qu’il fallait en faire davantage ; que le sujet méritait qu’on s’y penche plus profondément afin de mettre en lumière, notamment, les acteurs de la lutte contre ces maladies. Hospichild se consacre, depuis presque 15 ans, à l’information autour des enfants gravement malades à Bruxelles. Il nous a dès lors paru logique et évident de dédier spécifiquement ce focus aux maladies rares pédiatriques dans la capitale.

maladies rares enfants

À Bruxelles, faute de centres d’expertise reconnus pour les maladies rares, des centres de référence sont accessibles dans trois hôpitaux universitaires disposant d’une « fonction maladies rares ». Cette sorte de label créé en 2014 suite à l’adoption du Plan belge pour les maladies rares, atteste que l’Hôpital universitaire UZ Brussel, le CHU ULB Erasme et les Cliniques universitaires UCL Saint- Luc disposent d’une expertise avérée pour ce type de maladies. À côté de ces trois structures, l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola offre également un suivi pédiatrique de qualité dans le domaine.

Les associations telles que RaDiOrg ou Rare Disorders Belgium (RDB) chapeautent, quant à elles, l’ensemble des associations de patients atteints d’une maladie rare et font en sorte que leurs voix soient entendues aussi bien auprès du politique que du grand public. Quant à la recherche dans le domaine, elle manque encore cruellement de moyens et de soutien de la part des firmes pharmaceutiques ; forçant des organismes tels que Belgian Kid’s Funds à se démener pour récolter des fonds. Pour les ressources, enfin, la plateforme Orphanet est incontournable et sera présentée, au même titre que l’ensemble des structures précitées, au sein de ce grand focus.

30% des enfants affectés n’atteindront pas l’âge de 5 ans

Par « maladies rares », il faut entendre des maladies qui touchent un nombre d’individus relativement réduit (5 sur 10.000 en moyenne) et qui, en raison de leur rareté, sont souvent associées à des problèmes spécifiques. En Belgique, 6 à 8 % de la population souffre d’une maladie rare. Dans 50 % des cas, celle-ci apparait pendant l’enfance et 30% des enfants affectés n’atteindront pas l’âge de 5 ans. À ce jour, entre 6.000 et 8.000 maladies rares ont été cliniquement définies et de nouvelles pathologies sont régulièrement décrites par les chercheurs. Le plus souvent, il s’agit de maladies sévères, chroniques, évolutives, impliquant des handicaps, diminuant l’espérance de vie... Pour la plupart, il n’existe pas de traitement curatif, mais des soins appropriés pour améliorer la qualité et la durée de vie.

Focus sur les maladies rares les plus connues

Selon Sciensano, l’Institut scientifique belge de santé publique, les maladies rares les plus connues (soit parce que les plus courantes, soit parce que très médiatisées) sont : 

spina bifida 
mucoviscidose (la plus médiatisée)
maladie de Huntington
neurofibromatose type I
sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot) : a été révélée au grand public en 2014 suite au « Ice Bucket Challenge » et ensuite, via le film dédié au physicien Stephen Hawking qui était atteint de cette maladie.
dystrophie musculaire de Duchenne
phénylcétonurie

Consulter ici la liste complète des maladies rares

↓Vidéo des CUSL sur le dépistage et le traitement des maladies rares, notamment pédiatriques

Centre de référence des maladies rares de l’UZ

Le « Centre de référence des maladies rares » de l’hôpital UZ fait partie du Réseau flamand des Maladies Rares. L’enfant ou l’adulte présentant une combinaison de différents symptômes ou se plaignant de façon inexpliquée est rapidement soumis à un premier « trajet optimal » afin de l’orienter auprès de l’expert ou de l’équipe d’experts adéquat(e). Une équipe multidisciplinaire se coordonne pour mettre au point un diagnostic et ensuite un traitement optimal, un suivi de l’évolution, un soutien psychosocial…

Très récemment, une toute nouvelle initiative nommée Saffier associe l’UZ Brussel à deux autres hôpitaux flamands. Ensemble, ces partenaires vont collaborer intensivement autour de la chirurgie pédiatrique avec comme spécialisation les troubles rares chez les enfants, des nouveaux-nés jusqu’aux adolescents de 16 ans inclus. Cela peut concerner, par exemple, des enfants nés avec une malformation de l’œsophage, une occlusion intestinale ou une malformation anorectale.

Centre pour les maladies rares de l’hôpital ULB-Erasme

Le Centre pour les maladies rares ULB-Erasme est épaulé au quotidien par le Centre de Génétique de l’ULB. Ce qui est assez logique vu que 80% des maladies rares ont une cause génétique. Ces deux centres ont pour mission de prendre en charge tout patient présentant, ou suspect de présenter, n’importe quelle maladie rare. Ils possèdent une expertise particulière dans les groupes de maladies rares telles que les malformations rares et causes rares de déficit intellectuel, les athologies héréditaires du globule rouge, les cardiopathies héréditaires… La recherche pédiatrique dans le domaine occupe également une place importante à l’hôpital Érasme. Les chercheurs s’emploient au quotidien à découvrir de nouvelles explications aux affections génétiques de l’enfant, qu’il s’agisse de maladies rares et encore orphelines, ou d’affections plus fréquentes comme les problèmes de développement neurologique de l’enfant.

L’Institut des maladies rares des Cliniques universitaires Saint-Luc

L’ Institut des maladies rares des Cliniques universitaires Saint-Luc est extrêmement pointu et composé d’une multitude de centres experts et spécialisés dans l’une ou l’autre maladie rare. Comme on peut lire sur le site web de Saint-Luc : « Ces centres sont composés des spécialistes de différentes disciplines, experts dans l’établissement du diagnostic et dans le choix et l’application des traitements. Le dossier de chaque patient est discuté de manière individuelle et spécifique lors de réunions multidisciplinaires, ce qui garantit un diagnostic précis incluant les derniers progrès technologiques, une prise en charge optimale et un traitement personnalisé basé sur l’expérience du groupe multidisciplinaire et les avancées les plus récentes de la médecine. »

↓ Vidéo de présentation de l’Institut des maladies rares des CUSL

Expertise pédiatrique à l’Hôpital des Enfants

L’hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola ne possède pas la fameuse « fonction maladies rares », mais n’a plus à démontrer son expertise en matière de diagnostic ou de suivi des maladies rares pédiatriques. Au sein d’une interview disponible sur le blog de l’hôpital, le Pr Deconinck, neurologue pédiatrique, s’est exprimé sur le fonctionnement du service : « Une fois diagnostiqués, les enfants atteints de maladies rares viennent au minimum deux fois par an à l’Hôpital des Enfants, en fonction de la lourdeur de la pathologie. Une consultation multidisciplinaire est organisée à l’hôpital, lors de laquelle le patient et ses parents rencontrent en même temps médecins, infirmières, psychologues et membres de l’équipe Globul’Home. Outre le côté pratique de n’avoir qu’un seul rendez-vous, cela permet aux différentes équipes qui suivent l’enfant de se coordonner au niveau des soins et des traitements. Une maladie rare touche parfois plusieurs aspects médicaux et un traitement peut influencer une autre pathologie. Travailler en équipe multidisciplinaire, en collaboration avec les parents et l’enfant, permet d’éviter l’impact d’une décision sur un autre domaine de vie. Cette coordination est essentielle. »

Associations actives dans la lutte contre les maladies rares

Deux associations en Belgique sont actives dans la lutte contre les maladies rares, elles regroupent et soutiennent des associations dédiées à des maladies rares plus spécifiques.

RaDiOrg, premièrement, est l’association coupole belge pour les personnes atteintes d’une maladie rare. Sa récente campagne de sensibilisation lancée à l’occasion de la Journée mondiale des maladies rares (#NotaUnicorn) a résonné dans de nombreux médias, y compris sur Hospichild, et a permis de sortir provisoirement de l’ombre les personnes qui en sont atteintes. Mais ce n’était qu’une action parmi d’autres. En effet, chaque année, l’association s’emploie à mettre en avant le sujet autant auprès du grand public (ex : concours donnant un coup de projecteur sur des initiatives importantes), qu’auprès des autorités politiques (ex : mémorandum avec sept propositions pour une politique plus efficace).

Rare Disorders Belgium (RDB), deuxièmement, aide les particuliers à mieux comprendre leur maladie rare ou celle de leur enfant, à les orienter au mieux, à briser leur isolement, à défendre leurs droits d’un point du vue juridique, social ou dans le cadre des assurances… Leurs besoins et droits sont défendus par RDB en vue de « tenter d’influencer tant à l’échelon local, régional, fédéral, européen qu’international, des décisions publiques sur les problèmes éthiques, scientifiques et sociaux liés aux maladies rares ».

Recherche : « Même si on arrive à trouver une solution pour les soigner, l’industrie ne suivra pas »

L’aide à la recherche sur les maladies rares est essentielle pour permettre aux chercheurs d’avancer sur les traitements. Mais il y a un hic majeur. Comme a confié à Hospichild la coordinatrice de Belgian Kids Funds : « Les cas de maladies rares sont beaucoup plus présents chez les enfants et souvent, ce ne sont que quelques-uns qui sont touchés. Même si on arrive à trouver la solution pour les soigner, l’industrie ne suivra pas dans le développement du médicament, car le marché sera trop restreint. Le financement doit donc venir du côté académique, mais là aussi les universités ne reçoivent pas beaucoup d’argent de l’État et n’ont donc pas la possibilité d’investir eux-mêmes dans la recherche. Il faut alors avoir recours au FNRS ou à BKF; mais il y a tellement de demandes que ça ne peut absolument pas couvrir toutes les recherches. Ce qui implique que d’excellents projets sont recalés. »

Mais ce n’est pas pour autant que les chercheurs baissent les bras. Récemment d’ailleurs, sept centres experts de l’Hôpital Erasme ont rejoint les réseaux de référence européens (ou « ERN ») dans le but de partager des informations et expertises au profit de millions d’Européens souffrant de maladies rares.

Dernier exemple d’association d’aide à la recherche : L’ABMM – Aide à la Recherche ; issue de l’Association Belge contre les Maladies neuromusculaires. Leur objectif est : « soutien financier et la promotion de projets de recherche médicale ou scientifique concernant les maladies d’origine génétique en général et les maladies neuromusculaires en particulier. » 

Répertoires et registre des maladies rares

Il existe un répertoire international de référence sur les maladies rares et les médicaments orphelins dont une partie est consacré aux ressources belges. Son nom : OrphanetSon but : contribuer à améliorer le diagnostic, la prise en charge et le traitement des maladies rares.

Un autre répertoire, le Registre Central des Maladies Rares, reprend quelques données de base sur tous les patients belges atteints d’une maladie rare. Mis sur pied par Sciensano et financé par l’INAMI, il a pour but de rassembler des données épidémiologiques, de recruter plus facilement des patients dans le cadre de recherche et d’essais cliniques et d’identifier des mesures nécessaires en termes de soins de santé.

Enfin, concernant plus spécifiquement les aspects physiopathologiques et anesthésiques de syndromes et maladies rares de l’enfant, la plateforme belge « Syndromes & Maladies rares en pédiatrie : anesthésie » est également incontournable.

↓Vidéo de présentation d’Orphanet

 

 

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Les soins pédiatriques à domicile en passe d’être révolutionnés par la technologie

Un bracelet connecté ultra léger et adapté aux tout-petits pourrait bien révolutionner complètement les soins pédiatriques à domicile. Cette innovation technologique, qui devrait voir le jour dès 2022 grâce aux 3 millions tout juste levés, est l’invention d’un jeune namurois nommé Jonathan Baut, à la tête de la start-up Gabi SmartCare. Lui-même confronté à la maladie de sa petite fille, il a voulu réagir à sa manière pour que son traumatisme puisse être évité à d’autres parents. 

pédiatrie technologie
Photo © Gabi SmartCare

 

« Nous croyons aux soins prédictifs personnalisés. Nous croyons en une meilleure prise en charge des bébés prématurés, des enfants asthmatiques, des jeunes atteints de maladies infectieuses … Nous croyons que les enfants ne devraient pas rester à l’hôpital s’ils peuvent être correctement suivis et soignés à domicile. »  Voici ce que l’on peut lire d’entrée de jeu sur le site web de la start-up Gabi SmartCare. Un dessein ambitieux, mais on ne peut plus clair. La technologie se met ici au profit de l’humain pour une amélioration profonde des soins pédiatriques. 

Bracelet connecté et plateforme numérique de monitoring

Lié à une plateforme numérique de monitoring, ce bracelet connecté destiné aux enfants en bas âge, y compris les prématurés, permettra le suivi de 8 paramètres (niveau d’oxygénation du sang, rythme cardiaque, intervalle entre les battements…) et proposera un rapport d’évaluation de la santé pédiatrique de l’enfant basé sur des données et des prédictions personnalisées. « L’idée est de venir en support du médecin pour l’aider dans son diagnostic et détecter plus vite les pathologies grâce aux données récoltées. Le bracelet va aussi faire le lien entre l’hôpital et la maison pour éviter les rechutes », a expliqué Jonathan Baut, fondateur de l’entreprise, au journal l’Echo. 

3 millions viennent d’être levés

Si la start-up a débuté ses activités dès 2017, ce n’est que très récemment qu’elle a décroché les 3 millions d’euros nécessaires au développement et à la commercialisation de l’innovation. C’est ainsi qu’elle a pu lancer les deux études cliniques (au sein de l’Huderf notamment) qui devraient lui permettre de diffuser le produit en 2022. Concernant les fonds, ils proviennent de diverses entreprises : de la société namuroise Analis, leader sur le marché des instruments scientifiques et du mobilier de laboratoire, du fonds d’investissement wallon pour les start-ups numériques WING, du fonds d’investissement liégeois Noshaq et de la DGO6. 

Perspectives internationales

Si ces 3 millions d’euros ont pû être levés, c’est également parce que la start-up s’est fait remarquée aux Etats-Unis à la suite d’un concours d’innovation qu’elle a remporté. Le grand hôpital américain Children’s National Hospital de Washington DC a ainsi émis le souhait de posséder l’équipement développé dès que ce sera possible. Mais pour cela, il faut d’abord obtenir les certifications nécessaires, autant en Europe d’aux USA, qui font suite aux bons résultats des essais cliniques. Des essais qui devront confirmer que le bracelet connecté de la start-up, ainsi que le monitoring, permettent bel et bien de « surveiller, diagnostiquer et prévenir » les éventuelles maladies des nourrissons pour leur « sauver la vie ». 

 

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La crise va-t-elle déboucher sur la très attendue reconnaissance des sous-spécialités pédiatriques ?

La problématique de la non-reconnaissance des sous-spécialités pédiatriques revient au coeur des débats ce jeudi 4 juin. En cause, une carte blanche de Jean Papadopoulos, chef du service de Soins intensifs pédiatriques à l’hôpital de Jolimont, publiée sur le site web de La Libre. Son message est clair : « Une véritable reconnaissance officielle serait avant tout une autre leçon d’humanité tirée de cette crise. Mais ce serait surtout un nouveau souffle de vie qui serait assuré pour nos enfants fragilisés dans un monde de plus en plus incertain. »

Voici donc, en partie, l’opinion de ce réanimateur pédiatrique de La Louvière :

« En tant que pédiatre, je m’interroge sur cette autre population vulnérable que sont les enfants. Même si nous avons eu la chance de ne pas subir une trop forte charge d’enfants gravement malades, je ne peux laisser sans réponse les questions suivantes :

Et si demain une nouvelle pandémie s’attaquait cette fois-ci principalement aux enfants ? Avons-nous les moyens pour y faire face ?

Non, sans hésitation aucune, en Belgique, nous n’avons pas les moyens pour faire face à une pandémie pédiatrique.

Une non-reconnaissance de plus en plus problématique

Outre le sous-financement chronique de la médecine infantile, peu rentable dans la nomenclature actuelle et donc tolérée parce que souvent nécessaire à l’image des institutions et/ou à leur lien avec la maternité, de nombreuses sous-spécialités pédiatriques, comme les soins intensifs pédiatriques ou la chirurgie pédiatrique, n’ont aucune reconnaissance officielle de l’état belge.

Chaque hiver, lors des épidémies de bronchiolite, les services de Pédiatrie sont saturés et les services de soins intensifs pédiatriques (identifiés à des services adultes !) sont débordés.

La non-reconnaissance implique un sous-financement toléré par une institution hospitalière qui accepte des pertes pour permettre des soins de qualité aux enfants mais jusqu’à quand ? La crise actuelle a creusé un trou financier qui ne fait qu’amplifier la concurrence entre les différentes spécialités médicales classées en rentables et non-rentables… Quand on sait que les soins à l’enfant malade demandent plus de temps, plus d’attention, plus de patience, on réalise aisément que les moyens humains et techniques, qui étaient déjà à flux tendu pour tous avant l’épidémie, risquent de subir une cure d’austérité fatale à une Pédiatrie de qualité.

La Belgique à la traîne

Malgré la charte européenne des droits de l’enfant hospitalisé, les services de réanimation pédiatrique belges restent apparentés à des services adultes quand ce ne sont pas carrément des services adultes qui prennent en charge des enfants. Or, dans les autres pays européens, ces unités de soins intensifs pédiatriques spécifiques sont reconnues, financées et encadrées par une législation spécifique.

« Nous sommes prêts à tout pour éviter une deuxième vague hivernale »

Alors oui, aujourd’hui, nos enfants doivent retourner à l’école et aux camps de vacances, nos enfants doivent jouer avec leurs amis parce que les chiffres de l’évolution épidémique sont bons. Mais en l’état actuel de nos moyens, une deuxième vague hivernale pourrait avoir de sérieuses conséquences pour les enfants et ne pas laisser d’autre choix qu’un reconfinement !

Nous pédiatres et réanimateurs pédiatriques, avec nos équipes paramédicales qui ont montré une abnégation et un très grand sens du devoir lors de la première vague, nous sommes prêts à tout pour l’éviter!

La reconnaissance comme leçon d’humanité après cette « guerre »

Mais tout ne suffit pas à lui seul et si, à titre personnel, je pouvais comprendre la rationalité des articles de loi sur la réquisition du personnel ou la justification légale d’actes infirmiers par des aides-soignants durant cette crise majeure, apparentée à une véritable guerre où nous aurions dû mobiliser toutes nos forces, je ne comprends pas qu’on ne donne pas l’opportunité à celles et ceux qui veulent se battre pour sauver la vie des enfants, d’être simplement reconnus dans leur métier!

Outre les moyens que nous donnerait notre reconnaissance officielle par celles et ceux qui dirigent ce pays, une véritable reconnaissance officielle, basée sur des critères stricts et exigeants, serait avant tout une autre leçon d’humanité tirée de cette crise. Mais ce serait surtout un nouveau souffle de vie qui serait assuré pour nos enfants fragilisés dans un monde de plus en plus incertain.

Car c’est une chose de s’intéresser à l’avis des Pédiatres, mais c’en est une autre de se préoccuper enfin avec sérieux et responsabilité de la Pédiatrie. »

 

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Les pédiatres, inquiets, appellent à ne pas reporter les vaccinations et autres consultations

Depuis quelques semaines, et à cause de la pandémie actuelle, les consultations pédiatriques (même par téléphone) ont grandement diminué. Les pédiatres, inquiets, et les hôpitaux rappellent que les vaccinations et autres consultations sont tout à fait accessibles. Ils appellent ainsi à ne pas reporter ou suspendre les soins prescrits aux enfants. 

L’appel de l’ONE quant au maintien des vaccinations date d’il y a presque un mois. Apparemment, ce n’était pas suffisant et ce sont désormais les hôpitaux qui tapent sur le clou. À côté de cela, des faits plus préoccupants encore sont constatés ; certains parents reportent par exemple les séances de chimiothérapies de leur enfant…

« La vaccination reste prioritaire et importante pour protéger vos enfants ! »

Selon l’ONE, le programme de vaccination des nourrissons est primordial pour ne pas se voir ajouter à l’épidémie de coronavirus d’autres épidémies qui pourraient, elles aussi, entraîner un engorgement des structures de soins de santé. Les enfants de moins de 15 mois sont plus vulnérables aux maladies évitables par la vaccination, rappelle-t-il. Les consultations de l’ONE resteront donc ouvertes pour assurer la vaccination. L’organisme rappelle néanmoins que pour limiter au maximum la propagation du coronavirus, le public est invité à respecter scrupuleusement son heure de rendez-vous, à ne pas s’y présenter s’il souffre de fièvre ou en cas de nez qui coule, de toux ou de difficultés respiratoires.

Pédiatres et hôpitaux solidaires avec l’ONE

De son côté, l’Hôpital des Enfants a également insisté sur l’importance de la vaccination qui « reste prioritaire et importante pour protéger vos enfants! ». D’ailleurs, pour soutenir l’ONE, l’Huderf a décidé de proposer également des rendez-vous vaccination en consultation de pédiatrie.

Le Groupement Belge des Pédiatres de Langue Française (Gbpf) a également appelé ses pédiatres membres à proposer leur aide au sein des consultations ONE. « Concrètement, pour les pédiatres qui seraient volontaires pour donner un coup de main, vous pouvez adresser vos propositions d’aide directement à directionsante@one.be. »

Kind en Gezin a repris les vaccinations

Au Nord du pays, le gouvernement flamand avait demandé à Kind en Gezin, l’équivalent néerlandophone de l’ONE, de suspendre les vaccinations jusqu’au 5 avril. Mais heureusement, les vaccinations ont repris leur cours habituel le 1er avril dernier. Bien sûr, comme pour l’ONE, des mesures strictes sont mises en place pour empêcher la propagation du Covid-19.

À Saint-Luc, des chimiothérapies reportées

Mais il y a encore plus grave que de ne pas prévenir une maladie en faisant vacciner un enfant ; c’est le fait de retarder des soins qui lui sont indispensables. Bénédicte Brichard, cheffe du service d’oncologie pédiatrique des cliniques Saint-Luc, a confié ses inquiétudes à La Libre :« On observe que certains adultes préfèrent éviter de se rendre ou d’emmener leur enfant dans un hôpital s’ils ne sont pas infectés par le Covid-19. Nous devons donc convaincre des parents de ne pas suspendre la chimiothérapie de leur enfant. Cette grande angoisse est loin d’être fondée. Heureusement, nous sommes toujours parvenus à convaincre les parents d’assurer le suivi d’un traitement, car sa suspension, même pendant deux semaines, peut permettre au cancer de retrouver son rythme de croissance. Face à un tel risque de rechute, la crainte du Covid ne doit pas intervenir. »

Vers des « victimes collatérales » chez les enfants ?

Enfin, le chef du service de pédiatrie de l’Huderf, Pierre Smeesters, est également très inquiet : « Dès le début de la crise, j’ai dit aux équipes que je craignais qu’il y ait des victimes collatérales chez les enfants. Ce qui se confirme dans nos chiffres d’admissions et de passages aux urgences. Par exemple, nous n’avons que très peu de nouveaux diagnostics de leucémie et de lymphomes alors que c’est normalement constant. Nous sommes inquiets de ne pas voir les enfants que l’on devrait voir. » Il a ensuite cité à L’Echo le cas, choquant, de cet enfant diabétique arrivé trop tard à l’hôpital pour un diagnostic et décédé de son diabète.