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4e vague du Covid : les pédiatres appellent à « faire preuve de bon sens »

La Covid Task force pédiatrique, regroupant des experts médicaux dans le domaine, conseille aux parents « de jouer la carte de la solidarité en faisant preuve de bon sens » face à la 4e vague d’infections au Covid-19.

Les pédiatres observent que le « visage de la pandémie a changé » tant dans la population générale que chez les enfants », d’une part en raison de la prédominance du variant delta et d’autre part, du fait que les personnes de plus de 12 ans ont pu être vaccinées.

« Faire preuve de bon sens »

Leurs conseils aux parents est dès lors de « faire preuve de bon sens », en gardant leur enfant à la maison entre autres quand il est malade et de le faire tester pour le Covid-19 si les symptômes correspondent.

Toutefois, lors du test, les pédiatres encouragent les parents à « insister » pour qu’une méthode non-invasive soit utilisée, comme un test salivaire ou un test nez-gorge.

Les pédiatres appellent à respecter « strictement » les périodes d’isolement et de quarantaine tant pour les enfants que pour les parents.

« Sobriété » également dans le nombre de contacts que les enfants peuvent accumuler en dehors de l’école. Les pédiatres invitent d’ailleurs à favoriser les activités en extérieur.

Visites et réunions de famille : plus de vigilance !

La solidarité joue aussi en protégeant les personnes les plus vulnérables, en ne leur rendant pas visite en cas de maladie ou contact à haut risque, pointent les pédiatres.

Si une visite a lieu, de la part d’un parent ou d’un enfant, les gestes barrières classiques sont de mise comme port du masque, la distanciation sociale et le lavage des mains, mais aussi en privilégiant une bonne ventilation. Le masque doit être adapté au visage de l’enfant, pointe encore la task force.

Un auto-test avant les réunions de familles, « surtout lorsqu’il y a des contacts intergénérationnels », est encore recommandé par les pédiatres, y compris pour les enfants.

Un Comité de concertation discutera ce mercredi 17/11 d’éventuelles nouvelles mesures à mettre en place pour tenter d’endiguer la propagation du coronavirus. En amont, le groupe d’experts pour la stratégie de gestion de la pandémie (GEMS ) a déjà préconisé d’élargir le port du masque notamment aux enfants à partir de 9 ans dans les écoles. Le PS a toutefois déjà manifesté son opposition catégoriquement au port du masque obligatoire pour les élèves de moins de 12 ans.

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Étude : les pédiatres appelés à réduire la prescription d’antibiotiques

Une nouvelle étude nationale, destinée aux pédiatres, a décidé de s’attaquer aux antibiotiques. Conjointement menée par la KULeuven (ainsi que d’autres universités) et financée par le KCE, l’étude nommée ARON souhaite identifier les prescriptions inutiles chez les enfants de 6 à 12 ans afin de ralentir l’augmentation de résistance aux antibiotiques. 

« Actuellement, jusqu’à un tiers des enfants traités pour infection reçoivent des antibiotiques dans le cadre de soins primaires. Cela contribue à l’augmentation de résistance aux antibiotiques. Pourtant, ces infections pourraient être, dans certains cas, traitées en toute sécurité sans antibiotiques. Les motivations liées à ces prescriptions sont variées : habitude du médecin, attente des parents/enfants, incertitude diagnostique… », lit-on sur le sur le document de présentation de l’étude ARON.

Trop de résistance aux antibiotiques

Cette résistance aux antibiotiques est réellement dangereuse, car cela voudrait dire que lorsque l’enfant aura une infection plus grave et plus aigüe, les antibiotiques n’auront plus assez d’effet sur lui. Ce qui pourrait clairement mettre sa santé en péril. Comme l’indique l’OMS : « La résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement. Ce phénomène peut entraîner une prolongation des hospitalisations, une augmentation des dépenses médicales et une hausse de la mortalité. »

Un ‘arbre de décision’ pour guider les pédiatres

C’est pourquoi il est urgent de réduire l’augmentation de cette résistance ; surtout chez les enfants. Et cette étude a justement pour but « d’optimiser le comportement de prescription d’antibiotiques chez les 6 à 12 ans par l’usage d’un arbre de décision composé de trois outils : règles de décision, dosage rapide (résultats en 4 minutes) de la protéine C-réactive (CRP) par un test de piqure au doigt, conseils standardisés. Une récente revue de la littérature a montré que l’utilisation d’un test rapide mesurant la CRP peut réduire considérablement et en toute sécurité les prescriptions d’antibiotiques, à condition que des conseils clairs sur l’interprétation du test rapide soient fournis. Cet arbre de décision sera comparé aux soins standards actuels. »

Recherche pédiatres souhaitant mener cette étude dans leur cabinet

Pour les pédiatres qui consultent au sein d’un cabinet (pas lors des consultations externes ou à l’hôpital), la participation à cette étude basée sur la pratique est vivement recommandée. Il leur sera proposé de « tester un outil (algorithme) pour évaluer les enfants atteints de maladie infectieuse aigüe dans le cadre des soins primaires. » Cela devrait s’organiser sur deux périodes hivernales dans des cabinets de médecine générale et pédiatrique, dans toute la Belgique.

 

→ Plus d’infos au sein du document de présentation de l’étude ARON

→ Contact : via le site web www.arontrial.be ou via l’adresse e-mail ruben.burvenich@kuleuven.be

 

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Variant Delta : craintes des pédiatres pour cette rentrée scolaire

Les enfants retournent à l’école dans un climat toujours aussi tendu. Le Covid n’a pas disparu et plane à nouveau comme une ombre sur la rentrée scolaire. Pédiatres et épidémiologistes avouent être préoccupés par le variant Delta qui serait plus virulent chez les enfants, même si, on le sait, ils sont moins à risque de développer une forme grave de la maladie…

Augmentation des cas chez les enfants, rares risques de complications, abandon du masque en classe en Flandre et en Wallonie… Tout cela inquiète, dans une certaine mesure, pédiatres et épidémiologistes. Pour rappel, les enfants gravement malades de moins de 12 ans sont invités à se faire vacciner sans tarder.

Rentrée scolaire sous « haute surveillance »

Bien que les risques de contracter une forme grave de la maladie soient assez minimes chez les enfants, il est évident que la vigilance doit toujours être de mise dans les écoles. L’aération des classes, le port du masque (uniquement à Bruxelles) pour les plus de 12 ans, le maintien des enfants à la maison en cas de suspicion… devront évidemment encore faire partie de cette rentrée scolaire « sous haute surveillance ».

Augmentation des cas chez les enfants ; un « effet de loupe » ?

Et pour cause : l’institut de santé publique Sciensano a récemment indiqué que le nombre d’enfants de moins de dix ans contaminés a augmenté, ces dernières semaines, pour atteindre 8,8 % des tests positifs. Dans une interview accordée au Soir, l’épidémiologiste Arnaud Flahault a tenté de relativiser cette hausse : « Dans la mesure où les moins de 12 ans restent les seuls non éligibles à la vaccination et que les 12-17 ans sont encore peu vaccinés ou du moins, moins souvent vaccinés que leurs aînés, ils deviennent le principal réservoir et vecteur des transmissions actuelles. » Même si les conséquences ne devraient pas être gravissimes, il y aurait néanmoins un risque de saturation des services pédiatriques ; comme cela a été le cas en mai-juin 2021… 

Vaccin recommandé aux enfants gravement malades de moins de 12 ans

De son côté, le Conseil Supérieur de la Santé en Belgique a tenu à rappeler aux professionnels pédiatriques que les enfants de moins 12 ans présentant un risque de complications sévères sont toujours éligibles au vaccin. « Cela peut s’envisager de préférence dans le cadre de protocoles de recherche ou pour des patients individuels avec une attention particulière à la balance bénéfices-risques et au consentement éclairé de ces derniers, des parents et/ou de leur représentant légal. À titre indicatif, une liste non exhaustive des comorbidités potentiellement graves pour les enfants de moins de 12 ans : maladies rares (déjà recommandé pour certains enfants de moins de 12 ans), malformations cardiaques congénitales, cancers hématologiques et solides, patients immunodéprimés, receveurs d’une transplantation et patients sur les listes d’attente, syndrome de Down, déficience intellectuelle grave et profonde, etc. Chaque cas est à évaluer individuellement par le médecin spécialiste en charge du patient. »

 

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Selon les pédiatres, « la réouverture des écoles est une bonne nouvelle ! »

Un communiqué de presse co-signé et diffusé ce jour par une demi douzaine de pédiatres se veut rassurant sur le retour inattendu et massif des maternelles et des primaires à l’école. Ce serait même une bonne nouvelle selon les spécialistes. Ces derniers restent donc cohérents par rapport à leurs précédentes déclarations faites au sein d’une carte blanche datant de la semaine dernière.

« Comme pédiatres, nous avons rédigé il y a 10 jours une carte blanche signée par 574 pédiatres expliquant que nous étions rassurés quant au risque du virus pour les enfants, mais inquiets des conséquences du confinement pour ces mêmes enfants.

Des données rassurantes

La décision de rouvrir les classes maternelles, primaires et, dans une moindre mesure, les classes de secondaires est une bonne nouvelle tant pour les enfants que leurs parents. La situation de l’épidémie en Belgique s’améliore de jour en jour et le retour à l’école nous semble approprié d’autant que le système de tracing est mis en place et confirme le peu de cas positifs chez les enfants. Notre expérience de pédiatres avec ce virus et les données scientifiques actuelles internationales sont rassurantes et nous encouragent dans cette démarche.

Des questions ? contactez les pédiatres !

Les pédiatres comprennent les inquiétudes face à cette évolution et sont à votre disposition pour répondre aux questions des enfants et des adultes. Nous sommes confiants dans les mesures de précaution sanitaire actuelles qui accompagnent la réouverture. Elles nécessitent, pour être efficaces, la collaboration de tous. Nous continuerons à les évaluer attentivement.

Un effort collectif salué

Nous voudrions enfin remercier tous les acteurs autour de la table, soignants, professeurs, directions des établissements scolaires, décideurs politiques, organisations syndicales pour leur travail sans relâche depuis des mois. Cette collaboration sera encore nécessaire dans les jours et semaines à venir. Nous nous joindrons à cet effort collectif. »

 

Dr Julie Frère, pédiatre infectiologue ULiège
Pr Stéphane Moniotte, pédiatre, Chef de département de pédiatrie UCLouvain
Pr Pierre Smeesters, pédiatre infectiologue, Chef de département de pédiatrie ULB
Dr Anne Tilmanne, pédiatre infectiologue ULB
Pr David Tuerlinckx, pédiatre infectiologue UCLouvain
Pr Dimitri Van der Linden, pédiatre infectiologue UCLouvain

Bébés et petits enfants malades : diagnostic à distance compliqué pour les pédiatres

Le confinement lié au Covid-19 pose un réel défi pour de nombreux soignants. Du côté des pédiatres, la difficulté se situe surtout au niveau des télé-consultations des bébés et des tout-petits, car les diagnostiquer à distance s’avère particulièrement fastidieux, voire impossible. 

« Chez les pédiatres, c’est plus difficile, explique, à la RTBF, Francine Lys, pédiatre à Watermael-Boitsfort. Une maman va nous dire que son enfant tousse. Qu’est-ce qu’il a vraiment ? Il a mal au ventre ? Il peut avoir une pneumonie. Un enfant pleure, il n’est pas bien, il a de la température ? Les oreilles, on ne peut pas les voir par téléphone et à 18 mois, ils ne disent pas ‘j’ai vraiment mal à l’oreille’ lors d’une otite. On doit davantage les voir » . Pourtant, accepter des consultations en ce moment est beaucoup plus risqué pour les pédiatres…

Réorganisation des cabinets pédiatriques

Ces difficultés obligent souvent les pédiatres à néanmoins recevoir ces enfants en bas âge dans leurs cabinets. Mais des précautions strictes doivent alors être prises. D’abord il faut faire en sorte de garantir un circuit aussi propre que possible lors des consultations privées. Ensuite, un matériel adéquat (blouse blanche, masque, lunette de protection en cas de Covid-19…) doit être porté et changé à chaque nouveau patient. Et c’est justement là que le bât blesse… « Je vois ici les mails de mon confrère qui assurera la garde ce week-end, il demande qui a des masques, du matériel, car on n’aura bientôt plus rien. Je sais qu’il y aura bientôt une arrivée de matériel et qu’un comité va établir des priorités. Ce ne sera sans doute pas nous mais nous sommes pas mal exposés également et nous ne voulons pas transmettre le germe d’un enfant à l’autre, c’est extrêmement important », explique la pédiatre interviewée par la RTBF.

Les bébés plus accablés par le coronavirus

S’ajoute à cela, selon une récente étude chinoise « à prendre avec des pincettes », que les bébés et les petits enfants sont généralement plus accablés par le coronavirus que les enfants plus âgés. Il est donc essentiel de pouvoir les diagnostiquer à temps… Dans un article du Vif concernant cette fameuse étude, on peut lire : « Les chercheurs ne savent pas pourquoi les enfants tombent moins malades du covid-19 que les adultes, ni pourquoi les bébés et les tout-petits sont plus malades que les enfants plus âgés. Ils estiment que cela peut être lié à leur système immunitaire qui n’a pas encore atteint sa pleine maturité ou à des voies respiratoires immatures. »