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De l’importance de continuer à faire rire et divertir virtuellement les enfants hospitalisés

Les Docteurs Zinzins, Les Clowns à l’hôpital, Le Pont des Arts… Ces exemples d’associations généralement actives au sein des pédiatres d’Erasme, de Saint-Pierre ou encore de l’Huderf, ont réfléchi, de chez eux, aux possibilités de continuer à faire rire et à divertir les enfants hospitalisés, et ce, malgré le fait que ces clowns, jongleurs, danseurs, chanteurs… ne peuvent plus entrer physiquement en contact avec eux. C’est donc forcément la piste virtuelle qui a été privilégiée. Tour d’horizon de leurs initiatives.

Crédit photo : Sofia Douieb (Hospichild)

 

L’an dernier, Hospichild avait fait la rencontre des Clowns à l’hôpital et nous avions été très impressionnés par la facilité apparente avec laquelle ces artistes arrivent à créer une bulle éphémère de bonheur et de rire autour des enfants hospitalisés. Avec le confinement, les visites en pédiatrie sont désormais interdites et plus aucun membre d’association n’a la possibilité d’entrer en contact avec ces enfants fragilisés et souvent isolés. Alors, pour continuer, malgré tout, à les divertir, Les Docteurs Zinzins et les artistes du Pont des Arts ont décidé d’enregistrer une série de vidéos.

Des contes, du chant, de la danse

« Pendant le confinement, nous n’oublions pas les enfants et les familles. » Le 20 mars dernier, l’asbl Le Pont des Arts écrivait ces mots en légende d’une vidéo diffusée sur Facebook. Un membre de l’association s’est filmé lisant un conte de façon très expressive; exactement comme il l’aurait lu aux bébés prématurés hospitalisés. C’est donc par ce petit film qu’a commencé l’aventure virtuelle du Pont des Arts. Depuis lors, deux vidéos ont encore fleuri sur le célèbre réseau social : une jolie chanson et une danse toute en douceur.

En outre, l’asbl a annoncé que le fabuleux reportage d’Isabelle Rey sur leurs activités en hôpital est désormais disponible gratuitement sur Auvio; la plateforme de rediffusion des programmes de la RTBF.

Regarder « La vie est là » d’Isabelle Rey

 

« Pour une fois, vive les tablettes, les écrans, internet et tutti quanti »

Du côté des Docteurs Zinzins, clowns qui rendent habituellement visite aux enfants hospitalisés à l’Huderf, les initiatives virtuelles sont déjà en place depuis le 12 mars dernier. Très tôt donc, ils ont estimé essentiel de maintenir le lien, même à travers un écran, avec les petits patients. Sur Facebook, ils ont ainsi écrit : « Dans le contexte sanitaire actuel, les Docteurs Zinzins respectent scrupuleusement toutes les précautions recommandées. Leurs visites à l’hôpital sont suspendues ? Qu’à cela ne tienne, ils sont dès aujourd’hui en pleine préparation d’interventions numériques auprès des enfants de l’HUDERF ! À très bientôt les enfants ! Et pour une fois, vive les tablettes, les écrans, internet et tutti quanti <3 ».

Renelde Liegeois, clown co-fondatrice et responsable des Docteurs Zinzins, nous précise par e-mail : « Les visites en direct par web-conférence des Docteurs Zinzins s’adressent en priorité,  en ce moment, aux enfants que nous connaissons bien et avec lesquels un lien est tissé depuis le début de leur traitement. Il s’agit des enfants du service d’oncologie et de ceux qui viennent chaque semaine en dialyse. Chansons, histoires, jeux participatifs… les enfants se régalent et les familles se réjouissent de ces rendez-vous festifs concoctés spécialement pour eux. Du côté des soignants, ils sont également reconnaissants de voir les enfants se réjouir grâce à ces échanges. »

Les Zinzins mobiles toujours au chevet des enfants en soins palliatifs

Crédit photo : Docteurs Zinzins

« Les Zinzins Mobiles, antenne en soins palliatifs de l’équipe des Docteurs Zinzins, qui se rendent au domicile des enfants en soins palliatifs, ont eux aussi maintenu un lien via web-conférence avec les enfants qu’ils visitent régulièrement chez eux. Très appréciées des enfants, elles leur permettent de poursuivre ces mini fêtes sur mesure créées dans l’instant, dans ce contexte particulièrement sensible et délicat de la fin de vie », continue Renalde Liegeois.

Cette semaine, les Docteurs Zinzins comptent également s’adresser aux enfants d’autres services de l’hôpital (médecine, chirurgie, uro nephro, usi, hopital de jour…) afin de faire bénéficier un maximum de petits patients de leur bonne humeur. Pour ce faire, des cartes postales personnalisées sont envoyées aux enfants qu’ils connaissent peu ou pas pour les inviter à les rejoindre pour un rdv en web-conférence.

Enfin, pour le personnel soignant des différents services, qui vit une période intense, les Docteurs Zinzins chantent en direct par web-conférence des chansons créées spécialement pour eux. Ils envoient des cartes de gratitude à tous pour témoigner de leur soutien et reconnaissance.

« Nous avons encore d’autres idées en chantier, comme, par exemple, la création de vidéos scénarisées à poster sur une plateforme et accessibles via un lien », conclut la co-fondatrice de l’asbl.

→ Pour les parents des enfants hospitalisés qui souhaitent des infos, merci de téléphoner aux Docteurs Zinzins 0488 88 44 88 (ma je et ve) ou directement à Aglagla 0494 86 11 33

Bouffée d’air pur grâce aux Clowns à l’hôpital

Les Clowns à l’hôpital, quant à eux, sont encore en pleine réflexion sur l’éventualité d’intervenir virtuellement ou non auprès des enfants hospitalisés dans les hôpitaux Erasme et Saint-Pierre. Pour l’instant, ils ont comme idée de mettre en ligne des photographies sur une plateforme commune avec d’autres associations. Mais pas n’importe quelles photos ! En effet, comme nous l’a expliqué par e-mail Thomas Linckx, alias Bouboule, les Clowns à l’hôpital veulent se montrer en train de « humer les premiers parfums du printemps pour donner le goût de la nature qui reprend ses droits malgré tout ; semblant de bouffée d’air pur aux enfants hospitalisés ».

Volonté de ne pas gêner le personnel soignant

Si les Clowns à l’hôpital ont opté, pour l’instant, pour des images inanimées, c’est avant tout dans le souci de ne pas gêner le personnel soignant. Car ce dernier « semble être sur place en flux tendu et ne pourrait donc constituer le relais indispensable à une prise en charge en temps réel de prestations éventuelles ».

Thomas explique la démarche et les réflexions de l’association : « On s’est parlé plusieurs fois par vidéo en ligne avec les Clowns à l’hôpital de Fables Rondes pour essayer de dégager des idées qui puissent contribuer au bien-être des enfants hospitalisés en cette période difficile où les visites sont interdites. On s’est, comme les Docteurs Zinzins, posé la question de l’outil digital (vidéos montées, en direct…) pour assurer notre présence à Erasme et Saint-Pierre. Mais outre que les contacts sur place n’ont pas les ressources suffisantes pour assurer le relais des éventuelles capsules vidéo ou direct vidéo que nous pourrions réaliser (je dis bien pourrions car l’aspect technique pour que ce soit léché n’est jamais à négliger…), nous sommes sceptiques sur l’idée-même au final. Car notre force, notre originalité, notre valeur ajoutée comme intervenant culturel (et comique) en milieu de soin, c’est l’échange direct et la surprise de la rencontre. On essaye aussi de développer une relation plus profonde avec des enfants, mais en fait ils ne restent, pour la plupart, et heureusement, pas trop longtemps à l’hôpital et ce n’est pas donc pas comme si on faisait partie de leur quotidien. Donc, l’élément d’apprivoisement réciproque est à chaque fois à refaire par le jeu clownesque, l’impro entre les duos de clowns en présence et nos quelques techniques de spectacle vivant (et donc en live) qui permettent d’établir le contact. Tout ça pour dire, qu’à la réflexion, nous avons décidé de ne pas nous lancer dans ce que nous considérons comme une fausse bonne idée. »

→ Contactez les Clowns à l’hôpital de Fables Rondes par téléphone 0476 24 74 58 ou par e-mail : clowns.hopital@gmail.com

Nouvel outil pour expliquer le Covid-19 aux enfants

Les 11 hôpitaux de la Province de Liège ont récemment créé et publié un outil de vulgarisation pour discuter du coronavirus avec les enfants. Il s’agit d’un fascicule de huit pages au sein duquel un ourson, appelé Hospi, répond aux multiples questions que pourraient se poser les plus petits. 

Capture d’écran de la brochure

 

« Le Covid-19 expliqué aux enfants », titre de ce nouvel outil, arrive à point pour tous les parents qui peinaient à poser les bons mots sur les multiples questions que les enfants se posent à propos de la pandémie actuelle.

Les questions qui y figurent, telles que « Comment ne pas attraper le coronavirus ? », « Est-ce vrai que les enfants ne tombent pas malades ? », « Pourquoi tous les magasins sont fermés ? », « Pourquoi je ne peux pas voir mes grands-parents ? »…  sont celles d’enfants de 8 à 12 ans. Le personnel hospitalier des hôpitaux liégeois a tenté de donner des réponses claires qui ont ensuite été vulgarisées par une auteure de livres pour enfants. 

Pour mettre sur pied un tel projet justement, plusieurs mains se sont jointes : Dominique Costermans, auteure spécialisée dans la vulgarisation pour enfants, s’est occupée de la rédaction des textes ; Béatrice Duculot, graphiste, s’est chargée sur la mise en page ; et le personnel des hôpitaux liégeois, ainsi que les enfants de la classe Lison Ruwet ont, quant à eux, émis la plupart des idées présentées dans la brochure.

 

Lire ou imprimer l’outil pour vos enfants :

https://www.chrcitadelle.be/Webzines/COVID-19-enfants/HTML/COVID-19-enfants.html

Confinement et manque de répit : réalité déjà quotidienne pour les parents d’enfants handicapés

Des numéros d’appels (SOS Parents, Allô ! Pédopsy…) ont récemment été mis à disposition des parents débordés par leurs enfants en cette période de confinement. Mais pour les parents d’enfants handicapés, cette réalité fait déjà partie de leur quotidien depuis de nombreuses années. Plusieurs mamans, soutenues par des papas, ont décidé de se faire entendre pour recevoir enfin de l’aide.

« Je peux concevoir que, durant ce confinement, des parents d’enfants neuro-typiques soient à bout de nerfs et qu’on leur octroie des numéros d’appel. Mais nous, parents d’enfants handicapés, vivons cela tous les jours et, pourtant, aucun numéro vert nous est dédié. Nous ne sommes pas des super-héros et avons également besoin d’aide depuis de très nombreuses années. » Voilà ce qu’affirme la maman de Gauthier, enfant autiste sévère de 7 ans, au sein d’une vidéo diffusée sur Facebook.

Sentiment d’injustice

Cette maman, criant visiblement à l’injustice, répond à une autre vidéo de Déborah Croughs Pacino, également maman d’un enfant autiste, qui est à présent considérée, en ces temps mouvementés, comme la « porte-voix » des parents d’enfants handicapés. Elle s’est fait remarquer dans une vidéo coup de poing où elle critique fortement le nouveau numéro d’appel SOS Parents. Ce qui a réellement fait bondir la jeune femme, ce sont les mots utilisés pour promouvoir l’initiative : « Vous ne savez plus gérer vos enfants ? Vous vous sentez épuisés ? Vous êtes à bout ? » Pour elle, c’est tout simplement aberrant, car cela fait douze ans qu’elle peut répondre ‘oui’ à l’ensemble de ces questions.

Elle a ensuite tenu à modérer ses propos dans un autre petit clip où elle admet que ce numéro n’est pas uniquement pour les parents d’enfants ordinaires, mais également pour eux, parents d’enfants extraordinaires. Elle espère d’ailleurs qu’il sera maintenu à l’avenir et qu’il soit élargi de manière plus explicite aux parents d’enfants handicapés.

Le confinement aggrave la situation

À cause du confinement, le quotidien des parents d’enfants handicapés est encore plus compliqué à gérer. Par exemple, pour Virginie Bataille-Tilmont, la maman de Gauthier évoquée au début de l’article, le fait de ne plus pouvoir faire de petits tours en voiture est un véritable problème, car c’est la seule activité qui apaise son fils…

Jean-Luc Duval, qui s’est exprimé dans un commentaire en dessous de la vidéo de Virginie, évoque un problème lié à la scolarité : « Ils ont mis en place ‘Ma classe à la maison’, mais bien sur cela ne fonctionne pas avec nos enfants, nous voila donc contraint en plus du reste car les prises en charge se sont aussi arrêtées, de faire le rôle d’enseignant. Cela reste une habitude d’être les oubliés. »

Pistes pour gérer, si possible, les situations de stress

Pour les enfants avec des pathologies plus légères telles que le TDA/H, une ergothérapeute propose quelques pistes pour gérer les situations de stress :

  • Continuer, sur avis d’un médecin, la posologie de l’enfant en tenant compte du rythme scolaire
  • Maintenir les heures de coucher/lever et de repas
  • Accorder encore plus d’importance aux routine quotidiennes
  • Maintenir, quand le handicap de l’enfant le permet, une activité sportive quotidienne
  • Parler de la situation actuelle avec l’enfant
  • Tenter, en tant que parent, de prendre soin de soi
  • Contrôler rigoureusement le temps d’écran de l’enfant
  • Aider l’enfant à s’endormir (réduire les sources de lumière, favoriser les activités qui permettent au corps de se préparer à dormir tel que lire un livre, écouter de la musique, discuter quelques minutes avec son enfant doucement dans la pénombre…)