Sortie cinéma : coup de projecteur sur les enfants hospitalisés avec Le Grand Cirque

Le Grand Cirque est une co-production belge sortie sur les écrans le 15 février dernier. L’acteur principal et co-auteur est l’humoriste Booder qui fut lui même un enfant hospitalisé. Ayant gardé un souvenir impérissable des clowns qui venaient à son chevet, il se rend lui-même régulièrement dans divers hôpitaux pour faire sourire les enfants. Et c’est naturellement qu’il a eu envie d’en faire un film pour plonger ces petits patients et ces clowns hospitaliers dans la lumière. 

« À l’occasion d’une visite à un ami à l’hôpital pédiatrique Robert Debré à Paris (Ndlr : tourné en réalité au sein d’une aile désaffectée de l’hôpital Brugmann à Bruxelles), Momo, un comédien en manque de rôles, fait la rencontre de Michel, le directeur d’une association de clowns bénévoles, qui rend visite aux enfants hospitalisés. Grace aux encouragements et à la confiance de Michel, Momo se laisse convaincre de jouer un rôle dans la vie de ces enfants. Son défi : les faire rire malgré la maladie. Très rapidement, les enfants tombent sous son charme cartoonesque et Momo fait partie intégrante du service pédiatrique. Avec la complicité de Michel son mentor et de Bénédicte, une infirmière de l’hôpital, Momo va avoir l’idée de mettre en scène un spectacle de cirque au sein de l’hôpital dans lequel chaque enfant aura un rôle déterminant… », peut-on lire sur AlloCiné.

Booder, un enfant miraculé

Lorsque l’humoriste Booder est né, en 1978 au Maroc, le médecin a dit à sa mère qu’« il ne passera pas l’hiver » en raison d’une complication respiratoire, d’un asthme prononcé et d’une bronchiolite aiguë. Le réalisateur/acteur/scénariste se rappelle, pour Allociné : « J’ai donc eu un début de vie assez tragique, mais mon père, qui travaillait en France à ce moment-là, ne s’est pas résigné : il s’est débrouillé pour nous faire venir à Paris et j’ai ainsi passé mes trois premières années à l’hôpital Necker pour enfants malades. C’est à cette occasion que j’ai découvert le métier de clown dans les hôpitaux. Trente ans plus tard, quand je suis devenu comédien et que j’ai commencé à rendre visite à mon tour aux enfants malades dans les hôpitaux, j’ai redécouvert ces clowns et j’ai eu envie d’écrire un film pour leur rendre hommage. »

Scènes de sa vie corédigées avec une scénariste

Au départ, Booder avait écrit des scènes qu’il avait lui-même vécues, mais il éprouvait des difficultés à les scénariser. Il fit donc appel à une professionnelle de l’écriture scénaristique. Il précise : « J’ai rencontré Gaëlle qui a été touchée par cette histoire et grâce au Covid, on a eu le temps d’échanger des idées et de confronter nos points de vue, et elle m’a apporté la force scénaristique de l’histoire qui me manquait. Ensuite, il m’a paru logique et naturel qu’elle soit coréalisatrice à mes côtés. »
Il s’est également fait aider par un clown hospitalier professionnel qui lui a en quelque sorte appris le métier pour que le film soit le plus réaliste possible.

Acteurs non-professionnels

Booder n’a pas engagé d’enfants comédiens car il tenait à ce que les personnages du film dégagent quelque chose de « frais » : « Après un casting traditionnel, on a organisé des lectures et des ateliers pour qu’ils répètent les scènes une par une et pour que chacun sache précisément ce qu’il avait à faire sur le plateau. J’ai expliqué à chacun quel était son rôle et le contexte particulier du film : je leur ai parlé de ces enfants malades qui rêvent seulement de se tenir debout. Il fallait vraiment les accompagner et faire de la pédagogie et il était fondamental d’instaurer une complicité et un climat de rigolade avec eux », a confié le cinéaste à Allociné.

Les Clowns à l’hôpital aussi en Belgique

Inspirés par le Rire Médecin à Paris et par les Docteurs Zinzins à Bruxelles, Les Clowns à l’hôpital sont nés en 1995 et sont soutenus par la Commission Communautaire française. Depuis plus de 20 ans, les clowns de l’association tentent d’ « apporter de la tendresse, de la fantaisie et du rêve dans les services de pédiatrie sans pour autant vouloir décrocher le rire à tout prix. » Ils tentent aussi, depuis toutes ces années, de légitimer au maximum leur pratique. Et ils ont en partie réussi grâce, notamment, à leur code de déontologie, à la charte des clowns à l’hôpital qu’ils ont rédigés et enfin, au travers des différents écrits publiés par le réseau Art et Santé ; « un canal fiable » qui leur permet de faire passer leurs idées, leurs réflexions et leurs questionnements.

 

 

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