À l’occasion de la journée mondiale des personnes handicapées, le 3 décembre dernier, et sous l’impulsion du Groupe d’Action qui dénonce le Manque de places pour les personnes handicapées de grande dépendance (GAMP), une proposition de résolution visant le renforcement du dépistage précoce de l’autisme a été déposée au Parlement bruxellois par la députée régionale Céline Frémault.
« Il faut absolument former la 1e ligne de soins au dépistage précoce de l’autisme (avant 18 mois). Trop peu d’organismes (ndlr : l’équipe Starter du Susa-Bruxelles, le Centre de Référence pour le diagnostic et la prise en charge des troubles du spectre autistique de l’HUDERF, le Centre de Référence des troubles du spectre autistique des cliniques universitaires Saint-Luc) ont la possibilité de diagnostiquer précocement les enfants autistes. Il faudrait que les TMS, les généralistes ou encore les pédiatres, puissent aussi suivre des formations dans ce sens. Car plus l’autisme est dépisté tôt, plus l’enfant est rapidement pris en charge autant par les professionnels que par les parents. Ce qui permet à ces derniers de bénéficier d’une guidance parentale et d’un accompagnement personnalisé afin d’acquérir très vite les bons réflexes avec leur enfant », précisait Cinzia Agoni, présidente de l’asbl Inforautisme et porte-parole du GAMP, interviewée il y a quelques mois lors du Petit Salon du Soutien et du Répit.
Vers une intervention précoce
L’idée de cette proposition de résolution tout juste déposée par la députée Frémault au Parlement bruxellois est de renforcer les mesures en vue de dépister de manière précoce les enfants suspects d’être atteints de troubles autistiques. Ceci afin d’accompagner plus de familles et mettre sur pied un programme d’intervention précoce avant que l’enfant ne fréquente l’école maternelle. Chose essentielle quand on sait que les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent environ 45.000 personnes en Fédération Wallonie-Bruxelles, dont 11.200 enfants et jeunes de 3 à 24 ans.
Renfort du Plan Autisme
Cette proposition de résolution vient en fait renforcer le Plan autisme lancé en avril 2016 par les gouvernements wallons et francophones. « C’était une déclaration de bonnes intentions, mais cela n’a permis aucune amélioration, car les gouvernements n’ont prévu ni budget adapté ni calendrier » , déplore Cinzia Agoni dans une récente interview de la DH. Elle continue :« Quelques services spécialisés ont obtenu des budgets supplémentaires, mais il faut commencer par le commencement, c’est-à-dire le dépistage et l’intervention précoce, dès 18 mois. »
« Il faut plus de moyens »
Céline Frémault souligne un autre point : « Au-delà de la prise en charge de la petite enfance, il faut aussi renforcer les moyens dédiés en général à l’autisme. » En effet, ces dépistages précoces coûtent chers. Le GAMP et Inforautisme voudraient d’ailleurs créer un service de stimulation précoce avec de bonnes pratiques comportementales pour une vingtaine d’enfants. Ceci afin de dépister, mais surtout d’offrir aux enfants une prise en charge adaptée avant l’entrée à l’école maternelle. Mais ce service aura évidemment un coût non négligeable :« Il faut accepter qu’il faille un investissement pour permettre aux enfants de devenir plus autonomes et donc de coûter moins à la société à l’âge adulte. 25.000 euros, cela peut paraître beaucoup mais les adultes qui n’ont pas été correctement pris en charge et qui développent un sur-handicap peuvent coûter jusqu’à 90.000 € », conclut C. Agoni.