Initiatives

Participez à l’étude de l’UZ Brussel pour développer l’ « outil numérique sauveur de vies »

L’hôpital UZ Brussel appelle à participer à sa nouvelle étude pour permettre la création d’un outil sauveur de vies. L’objectif : déterminer à distance le poids du futur petit patient pour agir au plus vite en cas d’urgence. Tous les parents ayant un enfant en bonne santé, âgé entre 6 et 9 ans, sont invités à participer. Le Professeur Dr. Koen Huysentruyt et la coordinatrice de l’étude, Raquel Van den Eynde, ont besoin de vous, et cela ne prend que dix minutes !

Contribuer à cette étude peut faire avancer la science et surtout sauver de précieuses vies ! Lorsqu’un.e professionnel.le de la santé se retrouve face à un enfant, il n’est pas toujours facile de déterminer la quantité de médicament que celui-ci peut ingérer. Qui plus est lorsque cela se déroule dans l’urgence et qu’il est indispensable d’agir au plus vite (par exemple suite à un accident de la route ou lors d’une catastrophe naturelle). C’est précisément dans ces moments que cet outil pourrait apporter une aide indispensable.

Dix minutes pour changer les choses

Concrètement, les résultats de cette recherche permettront aux chercheurs de développer un outil numérique sur mesure. En effet, ce dernier sera capable d’estimer instinctivement et précisément le poids et la composition corporelle d’un enfant uniquement sur base de photos. Les méthodes actuelles ne permettant pas d’obtenir les résultats aussi rapidement que souhaité – qui plus est lors de situations médicales urgentes – et futur appareil viendra comblé cette lacune. L’étude, dont l’ensemble dure environ dix minutes, se présente de la manière suivante :

  • Mesure du poids et de la taille.
  • Détermination de la composition corporelle (masse grasse et musculaire).
  • Prise de plusieurs photos de votre enfant dans un environnement contrôlé et sécurisé.

Participez à l’appel

Vous souhaitez en savoir plus ou inscrire votre enfant à l’étude ? Il suffit de prendre contact avec la responsable du projet :

→ Email : raquel.vandeneynde@uzbrussel.be

→ Téléphone : 02 476 33 06

Il est également important de savoir que votre vie privée sera protégée durant l’étude. Toutes les données collectées, y compris les photos, seront traitées de manière anonyme et stockées sur les serveurs sécurisés de l’UZ Brussel. L’hôpital précise et insiste sur le fait qu’aucune information personnelle ne sera partagée en dehors de l’équipe de recherche. À vous de jouer !

La recherche à l’UZ Brussel…

« Les recherches menées par l’UZ Brussel et la VUB sont libres, fondées sur le droit d’initiative et un mode de pensée critique et indépendant. L’humain y occupe toujours une place centrale. C’est la raison pour laquelle l’UZ Brussel a une longueur d’avance sur d’autres organisations dans le domaine de la recherche clinique. L’hôpital a joué un rôle de pionnier sur le plan de la recherche scientifique et a présidé à plusieurs avancées scientifiques majeures en Flandre, mais aussi au niveau mondial. Citons notamment la problématique de l’avortement, la dignité en fin de vie, les soins palliatifs et l’euthanasie, sans oublier la mise au point de traitements innovants en cas de troubles de la fertilité », peut-on lire sur le site UZ Brussel

 

 

Partagé par Samuel Walheer

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Documentaire : quand l’inceste s’invite dans “Une famille”

« Une famille » de Christine Angot est un documentaire édifiant sur l’inceste. Une projection a eu lieu le 25 mai dernier au cinéma Palace, en présence de plusieurs professionnel.le.s du secteur. Hospichild y était pour vous ; pour enfin parler de ces enfants victimes de bourreaux bien trop proches d’eux. 

©Sofia Douieb

 

Le sujet de l’inceste fait peur et rebute. Comme si on ne voulait pas savoir, pas voir. Mais il concerne pourtant, selon les chiffres de l’OMS, un enfant sur dix. Alors ouvrons les yeux pour eux ; pour mieux observer les signes et pour enfin leur venir en aide. Des films comme celui de Christine Angot sont essentiels en ce sens.

Synopsys de « Une famille »

Voici un court résumé du documentaire : « Armée d’un courage ahurissant, d’une caméra et d’ami·e·s cher·ère·s, l’autrice Christine Angot se rend à Strasbourg, ville où elle a rencontré son père à l’âge de 13 ans et où il l’a violée pour la première fois. Interrogeant famille et proches, elle rouvre les blessures, force les portes fermées et ausculte les mécanismes du tabou de l’inceste. Un film puissant, urgent, important. »

« Le silence peut faire plus de mal que de ne rien dire »

Annick Faniel, sociologue et coordinatrice de l’asbl CERE (Centre d’expertise et de ressources pour l’enfance), était présente à la projection. Elle a dirigé une étude intitulée « L’inceste : l’enfant, la loi, la culture. Changer de regard ». Voici son impression sur le film : « Dans toutes les formes de maltraitance il y a une emprise émotionnelle. Le silence peut faire plus de mal que de ne rien dire. C’est précisément cela qui a conduit Christine Angot à insister aussi longtemps pour qu’on l’écoute. Ce film montre que c’est un fait public, que ça nous concerne toutes et tous. » 

Annick Faniel a ensuite rappelé ce que prévoit la loi en cas d’inceste : « Le Code pénal sexuel de 2022 définit enfin l’inceste, ainsi que les notions de consentement, et propose des peines aggravées. Avant cela, ce n’était même pas repris dans la loi ! Depuis #MeToo en 2021, les plaintes et les témoignages de mineurs abondent. En Belgique, il est notamment possible de se rendre dans ce qu’on appelle un PVS ; un centre de prise en charge urgente des violences sexuelles sur mineur. Il y en a de plus en plus, mais, malheureusement, ils n’incluent pas la prise en charge à moyen et long terme. Pourtant, il est essentiel que le travail de soutien continue et que l’enfant ne se sente pas abandonné en cours de route. Il faut pouvoir oser parler quand on est témoin. Et pour cela, l’adulte se doit de poser des questions et d’entendre les réponses sans les mettre en doute. Il faut poser un regard bienveillant sur ce qu’un enfant peut nous dire et nous montrer. L’observation est primordiale. Le débat doit être amené sur la place publique.« 

Des chiffres ahurissants

Selon l’OMS, 1 enfant sur 5 subit un viol et 1 enfant sur 10 subit un inceste ; soit 2 ou 3 enfants par classe. Annick Faniel explique qu’il est difficile d’avoir des chiffres en Belgique à cause des enfants qui ne parlent pas (ou alors qui ne sont pas entendus ou pris suffisamment au sérieux). En outre, dans le Code Pénal, l’inceste est défini comme un « acte sexuel commis par un proche ». Mais parfois, il est plutôt question de « climat incestuel », également puni par la loi. On parle ici par exemple de regarder un porno en famille, de ne pas respecter l’intimité, d’avoir des relations sexuelles devant les enfants…

« Tourner la page de ce passé est trop dur »

La deuxième intervenante de cette rencontre s’appelle Pascale Hardy. Elle a été victime d’inceste de ses 3 à 13 ans. Le film, elle l’a trouvé juste et poignant : « L’inceste, ce sont des cris à l’intérieur et rien à l’extérieur. On est pourtant des décennies après les faits et elle ressent encore autant de colère et je le comprends. Tourner la page de ce passé est trop dur. J’ai entendu le film comme un besoin de reconnaissance de sa place de victime et un besoin de pardon de la part de sa famille. Sa belle-mère qui porte encore plainte contre elle, ça prouve qu’elle ne l’a pas encore ce pardon. » 

Pascale témoigne ensuite de sa propre histoire : « Contrairement à Christine Angot qui n’a jamais rien oublié, j’ai vécu pour ma part ce qu’on appelle une amnésie traumatique jusqu’à mes 50 ans. Les viols de mon père ont commencé quand j’avais 3 ans et ont perduré jusqu’à mes 13 ans. Les facteurs pour oublier sont : la répétition des faits, à très jeune âge, par une personne très proche. J’ai dû attendre le décès de mon père pour que ça se réveille. Le film “Les chatouilles” y est aussi pour quelque chose, car après l’avoir vu, j’ai commencé à avoir des phobies, des peurs… J’ai ensuite commencé une thérapie avec de l’hypnose et tout est revenu petit à petit. Jusqu’à une “levée traumatique” où j’ai eu des flashs en pleine nuit et puis une sorte de paralysie. Je me suis mise à crier si fort, si profondément tellement j’avais peur. Après ça, tout est revenu très clairement. »

Ressources pour s’informer et lutter

La prévention est ainsi primordiale pour permettre de changer les choses, ou du moins de mieux observer et écouter les enfants quand ils viennent se confier. Plusieurs média ou associations (Yapaka, CERE…) proposent du contenu et des activités de sensibilisation en ce sens. Des films commencent à aborder le sujet : Dalva, Les Chatouilles, Un silence assourdissant, Une famille… Des livres, des podcasts et autres permettent aussi de s’informer et d’en parler. À Bruxelles, un gros événement sur le sujet est déjà programmé le 10 décembre à « La Maison qui Chante » à Ixelles.

Une phrase de Dorothée Dussy, anthropologue et spécialiste de la question, pour terminer : « L’inceste, ce n’est pas un tabou de le faire, mais c’est un tabou d’en parler. » — Ça devrait être le contraire évidemment !

Sofia Douieb

 

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« 1000 km pour 1000 espoirs » : un BikeTrip pour les enfants en souffrance psychique

Un événement unique se déroule ce mois de mai en Belgique : le « 1000 km pour 1000 espoirs ». Ce BikeTrip de plus d’une semaine, de Bruxelles à Avignon, est organisé pour soutenir les enfants de l’Unité pédopsychiatrique DOMINO, sous l’égide de la Fondation Saint Jean et la Clinique Saint-Jean. Le but est de parcourir 1000 kilomètres à vélo pour récolter des dons destinés à améliorer les conditions de vie et les soins thérapeutiques des enfants en difficulté. 

Photo : Clinique Saint-Jean

 

Les problèmes de santé mentale chez les enfants et les adolescents sont en hausse. Selon l’Unicef, environ un adolescent sur sept souffre d’une maladie mentale, et le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-29 ans dans le monde. La Belgique n’est pas épargnée : 16,3% des jeunes Belges âgés de 10 à 19 ans souffrent de troubles mentaux diagnostiqués. Il est donc primordial de les soutenir et de leur offrir les meilleurs soins. L’unité Domino poursuit cet objectifs depuis déjà plusieurs années. Pour rappel, cette unité accueille des enfants en grande souffrance psychique et présentent souvent de graves troubles du comportement et de la socialisation. Elle a une capacité de dix petits patients de 3 à 12 ans, pour un séjour résidentiel d’une durée moyenne de 3 mois.

Un défi solidaire pour la santé mentale des enfants

Le « 1000 km pour 1000 espoirs », porté par Olivier Vargin, travaillant au sein de la Clinique Saint-Jean, est bien plus qu’un simple défi sportif. C’est une initiative pleine de compassion et de détermination pour offrir un avenir meilleur aux enfants en difficulté. Chaque kilomètre parcouru et chaque don reçu est une lueur d’espoir pour les jeunes bénéficiaires de l’Unité DOMINO. Il est ainsi question de faire une différence significative dans la vie de ces enfants et leur offrir les moyens de se réinsérer dans une vie normale. Depuis la pandémie de Covid-19, les problèmes de santé mentale chez les enfants ont considérablement augmenté. Face à cette situation, le secteur des soins de santé se retrouve souvent en manque de moyens et de ressources. C’est dans ce contexte que la Clinique Saint-Jean et la Fondation Saint-Jean interviennent, en offrant des activités thérapeutiques essentielles aux enfants de l’Unité DOMINO. 

Objectifs de la collecte de fonds

Les fonds récoltés grâce au « 1000 km pour 1000 espoirs » permettront de financer diverses activités thérapeutiques pour les enfants, telles que des séances d’hippothérapie, des ateliers de peinture, de poterie, et des sessions d’éveil musical. Des journées récréatives, comme des visites à la ferme ou à la mer, sont également organisées. Ces activités sont cruciales pour le bien-être et la réinsertion des enfants dans une vie normale. Plus concrètement, les dons collectés serviront principalement à :
– Aménager l’espace Cocon, un espace sensoriel utilisé pour des ateliers bien-être et pour travailler la sphère corporelle des patients.
– Promouvoir le contact avec les animaux en réitérant l’expérience réussie de la « Grange Vadrouille« .

→ Pour participer à la collecte et soutenir l’unité Domino 

En projet : une unité de garde psychiatrique infantile disponible 7 jours sur 7

Par ailleurs, l’un des grands objectifs de la Fondation Saint Jean est d’ouvrir une unité de garde psychiatrique infantile disponible 7 jours sur 7, un projet coûteux nécessitant l’appui d’un partenaire privé, car la fondation ne bénéficie d’aucun subside public. La Clinique Saint- Jean et la Fondation Saint-Jean prennent également en charge les salaires des professionnels impliqués dans la thérapie des enfants.

 

Sofia Douieb

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ALBaT®OS : projet pilote de l’UZ Brussel pour réduire les listes d’attente en logopédie

Les longues listes d’attente en logopédie sont une source de frustration pour de nombreux parents et professionnels de santé. Ce problème, bien connu depuis longtemps, empêche les enfants de recevoir l’aide nécessaire en temps voulu. Pour y remédier, l’UZ Brussel met en place un projet pilote innovant, financé par la Vlaamse Gemeenschapscommissie et l’Agence Opgroeien, destiné à offrir un soutien rapide et accessible aux enfants souffrant de troubles du développement du langage.

Des avancées majeures ont été faites ces derniers mois dans le secteur de la logopédie. Hospichild se réjouissait notamment, au sein d’un article, du remboursement enfin équitable des séances de logopédie. Mais d’autres problématiques subsistent, comme les listes d’attente interminables pour l’obtention de soins.Pour tenter d’y remédier, le Centre pour les troubles du développement de l’UZ Brussel a dévoilé le projet ALBaT®OS, qui tend à « offrir des formes d’apprentissage alternatives et des parcours d’accompagnement pour venir en aide aux enfants souffrant de troubles du développement du langage dans la Région de Bruxelles-Capitale ». Les troubles du développement du langage, qui affectent environ 7 % des enfants, ralentissent et modifient la manière dont les enfants comprennent et utilisent le langage. Ce problème est particulièrement prononcé chez les enfants multilingues, qui rencontrent des difficultés tant dans l’apprentissage de leur langue maternelle que dans celle parlée à l’école.

Un projet pilote prévu pour l’automne 2024

Le projet pilote débutera à l’automne 2024. Ellen Van Den Heuvel, coordinatrice du projet, explique : « Concrètement, des logopèdes néerlandophones à Bruxelles lanceront un programme dans deux écoles néerlandophones. Ce programme visera à aider les enfants présentant des troubles du développement du langage et à fournir aux parents des outils pratiques pour soutenir le développement linguistique de leurs enfants. L’objectif est d’améliorer la communication familiale et de réduire les frustrations, en impliquant un maximum de partenaires, de l’école aux parents. Nous organiserons des séances dans les écoles pour offrir un soutien proche et accessible aux familles. Nous espérons ainsi offrir un soutien alternatif ou complémentaire aux séances individuelles. »

ALBaT®OS symbolise l’entraide et l’échange

ALBaT®OS s’apparente à une métaphore, illustrant l’entraide et l’échange d’expertise au sein du réseau pour développer des méthodes de travail efficaces. À la fin de ces parcours en décembre, leur efficacité sera évaluée pour déterminer si ce projet peut être étendu et améliorer le soutien aux enfants avec des troubles du développement du langage, ainsi que réduire les listes d’attente en logopédie.

Limiter les retards de traitement logopédique individuel

Eva Cloet, directrice du Centre pour les troubles du développement de l’UZ Brussel, ajoute : « En développant un parcours accessible et scientifiquement fondé, nous visons à limiter les retards de traitement logopédique individuel. Le projet ALBaT®OS aide les logopèdes de Bruxelles à explorer des thérapies courtes et alternatives, comme les approches de groupe, le coaching parental, et les parcours intensifs parents-enfants. » Ce projet représente donc une lueur d’espoir pour de nombreuses familles et professionnels de santé à Bruxelles, en offrant des solutions innovantes et accessibles pour un problème de longue date.

 

Sofia Douieb

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Handicap et inclusion : quel avenir pour les futurs adultes sur le marché du travail ?

Dans ce vaste marché du travail, les enfants en situation de handicap sont potentiellement les futurs travailleurs de demain. C’est en tout cas ce que peuvent se dire leurs parents qui les accompagnent et qui espèrent le meilleur pour eux ! En attendant, comment les préparer et comment favoriser leur inclusion ? À l’initiative de la Fondation Roi Baudouin, une récente étude révèle qu’une majorité des personnes en situation de handicap juge leur inclusion insuffisante au sein de leur milieu professionnel.

Le taux d’emploi des personnes avec un handicap en Belgique est de seulement 41,1% ; un des plus bas d’Europe. Les résultats de l’étude de la FRB démontrent bel et bien le mal être ressenti et le peu de considération accordé à cette catégorie de la population sur le marché du travail. Le constat est clair : peu de place est accordé à la différence et trop à l’indifférence. Vers un processus de déstigmatisation du handicap, il semble indispensable d’en finir avec les préjugés, car même un handicap peut être une force, sans oublier d’autres compétences qui peuvent prévaloir et assurer un avenir professionnel aux futurs adultes.

{Communiqué de presse de la Fondation Roi Baudouin sur la thématique « Justice sociale et pauvreté »}

« Dans le cadre de son action en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la société, la Fondation Roi Baudouin a voulu aller à l’écoute de ces personnes afin de mieux comprendre leur rapport au travail. C’est l’agence Indiville, spécialiste dans ce type de recherche, s’est donc chargée de questionner pas moins de 1.028 participants provenant de la Région bruxelloise, de Wallonie ainsi que de Flandre. Et Parmi elles, des personnes avec des déficiences physiques, des troubles psychiques ou des maladies chroniques ont participé à cette étude, complétée d’une dizaine d’entretiens individuels. Les résultats offrent un panorama dense et précis du monde du travail, mais aussi de l’information relative aux aides financières, à la reconnaissance du handicap, le tout vu par les premiers concernés. Ils sont présentés ce mardi 30 avril à la ministre chargée des Personnes handicapées et au ministre chargé de l’Emploi, dans le cadre de l’événement « L’emploi des travailleurs en situation de handicap – quelle visibilité aux yeux des employeurs et des militants syndicaux » qui se déroule dans les locaux du SPF Emploi.

Aides financières : un déficit d’informations

Premier constat : plus de 30 % des personnes interrogées déclarent ne pas bénéficier d’aides financières en lien avec leur handicap, ou ne savent pas si elles en reçoivent. Parmi celles-ci, 37 % indiquent ne pas savoir où solliciter ces aides, soulignant l’énorme gouffre informationnel dont pâtissent les personnes en situation de handicap. 63 % des répondants ne sont pas non plus certains de recevoir toutes les aides auxquelles ils ont droit – un pourcentage qui grimpe à 76 % pour les répondants avec un faible niveau d’éducation. Or, ces aides sont jugées essentielles : 82 % les considèrent comme ‘cruciales’ pour joindre les deux bouts.

L’importance de sensibiliser les plus fragilisés

Une fois la reconnaissance du handicap acquise, le flou prévaut souvent quant aux conséquences de la perception d’une aide financière, notamment sur l’emploi : est-ce que le fait de travailler implique la diminution ou la suppression des aides ? Les personnes les mieux informées se situent parmi les catégories de répondants au niveau d’instruction élevé. Ce constat souligne l’importance de cibler prioritairement les personnes les plus fragilisées dans tout effort de sensibilisation. Par ailleurs, les experts dans le domaine du handicap estiment que les définitions administratives du handicap sont, de manière générale, étriquées, trop centrées sur l’incapacité à travailler et pas assez sur l’inclusion, contribuant ainsi à cristalliser une identité fondée sur le handicap.

Obstacles à l’emploi

Nombreuses sont les personnes en situation de handicap à considérer l’activité professionnelle comme un facteur d’épanouissement, une façon de se sentir utile, de créer du lien social. Si certaines ressentent une pression (familiale, amicale, sociale) pour travailler, d’autres s’accrochent à tout prix à l’inclusion par l’emploi, quitte à s’infliger une pression considérable. 44 % des personnes sondées privilégient par ailleurs le bénévolat, gage d’une moindre pression. 67 % des répondants estiment en outre que leur embauche constituerait une plus-value pour le monde du travail (entreprises, associations, administrations), à condition toutefois que celle-ci soit reconnue et que les employeurs agissent davantage en faveur de leur inclusion.

Comment faire taire les préjugés ?

En vue de décrocher un entretien et trouver un emploi adapté, les personnes en situation de handicap doivent naviguer dans un environnement concurrentiel, affronter préjugés et discriminations. La grande majorité (65 %) des personnes interrogées est convaincue que, lors d’un processus de sélection, la personne valide sera toujours privilégiée à la personne en situation de handicap. Tous les répondants aimeraient que leurs compétences soient accueillies sans préjugés, dans un environnement inclusif. 75 % des personnes sondées estiment qu’il est nécessaire d’encourager davantage les employeurs à engager des personnes en situation de handicap et de mieux les informer sur les besoins de ce public particulier. Les formes de soutien les plus attendues sont une adaptation du poste de travail et des tâches, ainsi qu’un écart salarial plus important avec les allocations perçues. Les professionnels de l’insertion sont par ailleurs perçus comme étant trop généralistes, éloignés des besoins propres des personnes en situation de handicap.

Pistes pour une meilleure inclusion

Les résultats de l’étude et les témoignages des répondants mettent en évidence un certain nombre de constats, à partir desquels il est possible d’identifier différentes pistes pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap sur le marché du travail et, plus globalement, dans la société. Parmi celles-ci, on peut citer : une meilleure accessibilité de l’information relative aux aides et aux obligations d’aménagements sur le lieu de travail ; un cadre administratif moins stigmatisant, davantage axé sur l’inclusion et les compétences, plutôt que sur l’incapacité à travailler ; des efforts accrus de la part des employeurs pour atteindre l’objectif d’inclusion de 3 % des personnes en situation de handicap et pour aménager les tâches et les postes de travail ; un écart plus important entre salaire et aides financières ; un travail de déstigmatisation du handicap au sein de la société. »

Partagé par Samuel Walheer

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