Initiatives

Les pédiatres belges en justice pour donner un visage aux bébés

Les pédiatres belges (au travers de l’Académie de Pédiatrie et des associations qui la composent) continuent leur mobilisation contre la nouvelle loi sur le financement des soins « à basse variabilité » initiée par la ministre de la Santé Maggie De Block. Ils viennent de décider, conjointement avec l’ABSyM (Association Belge des Syndicats Médicaux), d’introduire deux recours : l’un au conseil constitutionnel contre la loi du 19/07/2018 au motif de discrimination du nouveau-né, et un autre au conseil d’état contre les arrêtés d’application du 02/12/2018. 

Photo : Wavemakers

 

Malgré leur lutte, leur manifestation et leur pétition, l’Académie belge de Pédiatrie et ses différentes composantes représentant le monde pédiatrique belge (GBPF, GBS, SBP, VVK et conseil des chefs de départements de pédiatrie universitaire) n’ont pas pu empêcher l’exécution de la loi sur le financement des soins « à basse variabilité ».

Campagne « Donnez-nous un visage »

Pour rappel, le 13 décembre 2018, l’Académie belge de Pédiatrie lançait une pétition portée par la campagne « Donnez-nous un visage ». Cette dernière entendait défendre les droits des nouveaux-nés à être considérés comme des individus à part entière ; et non pas uniquement comme des « appendices » de leurs mamans. Et pour ce faire, ils voulaient empêcher la nouvelle loi initiée par Maggie De Block d’entrer en vigueur.

Nouvelle loi en vigueur

En effet, depuis le 1er janvier 2019, un paiement forfaitaire est d’application sur certaines prestations dites à « basse variabilité » (pour lesquelles il n’y a pas de complication). Un nouveau financement qui pose surtout problème au moment d’un accouchement, car la mère et l’enfant partage le même forfait. Ce qui veut dire que les éventuelles complications d’un nouveau-né ne sont pas prises en charge puisque ce dernier est assimilé à sa mère et n’a donc pas encore une identité propre. Pour les pédiatres belges, il s’agit là de discrimination. 

La mobilisation continue

Leurs revendications n’ont pas été entendues et ils n’ont donc pas d’autre choix que de saisir la justice. Conjointement avec l’ABSyM, ils vont donc introduire des recours contre cette loi au motif de discrimination du nouveau-né. 

Pour signer la pétition toujours en cours : c’est par ici !

 

 

 

Avis aux pédiatres : comment mieux prévenir les blessures involontaires sur mineurs ?

La Confédération Européenne de Pédiatrie Ambulatoire – European confederation of primary care paediatricians (CEPA-ECPCP) vient de mettre en ligne un questionnaire (en anglais) destiné aux pédiatres ambulatoires provenant de tout pays européen et dont le titre est : « Role of Primary Care Paediatrician in child unintentional injury prevention in the European Union ».

L’objectif de cette étude est de mieux prévenir les blessures non intentionnelles sur les enfants ou les adolescents et ainsi diminuer la mortalité des mineurs victimes de ces accidents involontaires. Car, selon l’association, ils sont encore bien trop nombreux.

C’est pour cela que l’ECPCP, qui promeut les règles de bonne pratique clinique en pédiatrie ambulatoire et qui se place comme interlocuteur référent sur le sujet auprès des instances administratives nationales, européennes et internationales, a voulu faire appel à l’expérience et aux connaissances des pédiatres qui travaillent au sein des hôpitaux européens.

Le questionnaire comporte 25 questions et prend à peu près 8 minutes. Il est uniquement en anglais.

→ Répondre au questionnaire : ici

Pour toutes questions concernant l’enquête, vous pouvez contacter le Dr Moretto Marilena par e-mail : m.moretto@skynet.be

L’HUDERF rappelle l’importance de l’identito-vigilance

Au sein d’un article publié sur son blog, l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF) rappelle à quel point l’identito-vigilance est importante pour la sécurité des enfants. 

Lorsqu’un enfant intègre l’hôpital, la toute première chose qui lui sera « infligée » est le port obligatoire d’un bracelet d’identification. Ce dernier est en fait une mini fiche d’identité qui permettra au personnel soignant de chaque fois vérifier que le bon traitement soit administré au bon patient. Un procédé indispensable pour assurer une sécurité optimale à l’hôpital.

Parents et enfants peuvent collaborer

Afin de sensibiliser aussi bien les enfants que les parents à la problématique de l’identito-vigilance en milieu hospitalier, l’Huderf a récemment créé des infographies ludiques expliquant comment collaborer avec l’hôpital.

Les parents sont invités à :

  • Vérifier les données du bracelet de l’enfant
  • Ne jamais enlever le bracelet avant la sortie
  • Aider le personnel soignant à chaque contrôle d’identification de l’enfant
  • Au moindre doute, faire contrôler le nom de l’enfant
  • Ne pas hésiter à demander des explications en cas de doute
  • Demander un nouveau bracelet si le premier est illisible ou détérioré

L’enfant quant à lui peut être incité à chanter son nom, à l’épeler, à le dessiner… Ceci afin de pouvoir lui-même s’identifier lorsque le parent n’est pas présent par exemple.

 

→ Pour aller plus loin sur l’identito-vigilance en milieu hospitalier, consultez le guide du SPF Santé publique : ici

Une brochure pour mieux appréhender les fratries d’enfants handicapés/malades

« Grandir dans une famille où l’on compte un ou des enfants handicapés ou malades, est-ce grandir comme dans n’importe quelle famille ? » C’est l’un des multiples questionnements émis par Question Santé dans sa brochure récemment publiée et intitulée : « Handicap et fratries. Les enfants de le l’ombre entrent dans la lumière ». 

 

Grâce aux nombreux témoignages d’enfants ayant un frère ou une sœur gravement malade ou handicapé, Question Santé a tenté de rassembler, dans un même document, leurs multiples questionnements et les sentiments spécifiques par lesquelles ils passent constamment (colère, jalousie, tristesse, peur, honte, culpabilité…)

En se confiant ainsi, « ces fratries offrent un autre regard sur le handicap ainsi qu’une réelle leçon de vie ». Ce qui contribuera peut-être à rendre notre société plus inclusive. 

→ Consultez la brochure ici

 

Chirurgie cardiaque infantile : l’expertise belge s’exporte à Lille

D’ici 2020, un tout nouveau projet intitulé « Kidshearts » verra le jour. Il s’agit, pour les Cliniques Universitaires Saint-Luc de Bruxelles, d’accompagner la création d’une activité de chirurgie cardiaque infantile au CHU de Lille. Ce qui permettra à la population transfrontalière des Hauts-de-France et de la Flandre belge voisine d’enfin bénéficier d’une prise en charge de pointe et de proximité dans ce domaine.  

Soutenu par l’Agence Régionale de Santé Hauts-de-France, la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et l’Observatoire Franco-Belge de la Santé, le projet « Kidshearts » implique forcément le CHU de Lille et les CU Saint-Luc; mais ce n’est pas tout. En effet, les hôpitaux de Courtrai, Ypres, Mouscron et Tournai sont également concernés puisqu’ils pourront transférés leurs petits patients (de moins de 2 ans) à Lille et ainsi bénéficier également de l’expertise des chirurgiens nouvellement formés en chirurgie cardiaque infantile.

Une formation de pointe

D’ailleurs, ce ne sont pas moins de 40 personnes, chirurgiens cardiaques, anesthésistes-réanimateurs, néonatologues, réanimateurs néonataux et pédiatriques, infirmiers de blocs, infirmiers anesthésistes… qui viendront se former, dès 2018, aux CU Saint-Luc.

De part sa tradition dans le domaine de la cardiologie et plus particulière dans celui de la chirurgie cardiaque pédiatrique, Saint-Luc a acquis une indéniable réputation en la matière. La toute première intervention fut pratiquée en 1960 et depuis, le degré de complexité n’a fait que s’accroître en suivant le rythme soutenu des développements technologiques.

Accessibilité territoriale des soins

Au terme de leur formation, en 2020 (voire 2021), le personnel soignant français regagnera le CHU de Lille au sein duquel un tout nouveau bâtiment aura été reconstruit pour l’occasion. Il pourra alors prendre en charge les quelques 300 à 350 nourrissons qui seront concernés par des pathologies telles que les malformations congénitales et qui habitent dans la région. Ces derniers auront enfin la possibilité de bénéficier de ce type de chirurgie sans devoir faire de trop nombreux kilomètres. L’impact sur les coûts de prise en charge et sur l’accessibilité territoriale des soins sera donc extrêmement positif.

Interreg

Si ce projet a pu voir le jour, c’est notamment grâce au soutien financier du fonds européen Interreg France-Wallonie-Vlaanderen. Ce dernier promeut la coopération entre les régions européennes et le développement de solutions communes dans les domaines du développement urbain, rural et côtier, du développement économique et de la gestion de l’environnement… En ce qui concerne le projet « Kidshearts », il est financé à hauteur de 159 millions d’euros. Argent qui sera principalement dépensé pour mener à bien l’ensemble des formations et également pour amortir tous les déplacements du personnel hospitalier pendant plus de 2 ans.