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Un livre pour parler de la prématurité aux frères et soeurs

Préparer et accompagner les enfants à se confronter à la prématurité de leur frère ou sœur, c’est le but premier d’un tout nouveau livre intitulé Ma courageuse petite soeur, écrit par une infirmière toulonnaise. En face de douces illustrations signées Sylvain Depitout, des mots à hauteur d’enfants tentent de dédramatiser, sans minimiser, une situation souvent douloureuse pour toute la famille.

« Il paraît que les yeux d’enfants ne voient que l’essentiel… » Cette phrase tirée du livre Ma courageuse petite soeur exprime le fait que, malgré l’attirail autour de la sœur ou du frère prématuré, l’enfant ne voit que le bébé et non pas les fils et le masque qu’il porte. Et cette phrase est également l’une des préférées de l’auteure, Déborah Le Meur, qui a souhaité écrire « une petite histoire du soir, légère, permettant aux enfants d’exprimer leurs émotions et de renforcer le dialogue avec leurs parents. »

« Les fratries sont les oubliées de la prématurité »

Ce livre vient avant tout « réparer » une injustice relevé par l’auteure : « Les fratries sont les oubliées de la prématurité ». Souvent, en effet, les frères et soeurs ne peuvent pas tout de suite rencontrer le bébé et ressentent une certaine frustration, voire un rejet. L’infirmière en néonatalogie a voulu remédier à cela d’abord dans l’hôpital où elle travaille à Toulon, en leur donnant une plus grande place au sein de son service, et ensuite plus largement en écrivant et publiant ce récit.

Un livre-outil capable de faire exprimer les émotions

Si l’histoire est « légère » comme l’a exprimé l’auteure, ce n’est pas pour autant que son impact sera anodin. Grâce à un système de « petites étoiles » à colorier par l’enfant sur chacune des pages, il pourra exprimer son sentiment et ce qu’il ressent par rapport à ce qui est écrit et qu’il associe ou non à son propre vécu. Un moyen ludique qui permet aux parents de faire de ce livre un véritable outil pour communiquer avec l’enfant.

7 à 8 % des bébés naissent trop tôt

Pour rappel, et comme l’exprimait à Hospichild le docteur Anne-Britt Johansson, chef du service de néonatologie à l’Hôpital des Enfants : « En Belgique, 7 à 8% des bébés naissent trop tôt. Dans 80% des cas, on le sait en avance et les parents peuvent s’y préparer. Il y a trois degrés de prématurités : extrême (avant 28 semaines), grande (entre 28 et 32 semaines) et modérée (entre 32 et 36 semaines). Si les grands prématurés ne sont pas plus nombreux qu’avant, les prématurés modérés ont réellement augmenté du fait que les femmes font des enfants de plus en plus tard. »

Sofia Douieb

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L’intelligence de l’enfant en question avec l’équipe du CERE (webinaire)

« L’intelligence de l’enfant en question » est le sujet qui a été abordé le 29 octobre dernier par l’équipe du Centre d’expertise et de ressources pour l’enfance (CERE). Pour la première fois, ce « café CERE » s’est déroulé en ligne et, pour vous en faire le compte-rendu, Hospichild était bel et bien au rendez-vous. Au programme : déconstruire les idées reçues sur la notion d’intelligence (ou plutôt des intelligences) et donner des pistes pour une éducation sans étiquettes. 

Derrière le petit écran, chacun dans son chez soi, étaient rassemblés une petite dizaine d’interlocuteurs. L’événement était conjointement organisé par le CERE et La Ligue des Familles. Parmi les organisateurs : Annick Faniel et Caroline Leterme (coordinatrices du CERE), ainsi que Michèle Lateur (spécialiste de la littérature jeunesse à La Ligue) qui effectue généralement une sélection de livres en rapport avec le sujet abordé lors des « cafés CERE » (réunions sur diverses thématiques autour de l’enfance). Parmi le « public » invité à intervenir à tout moment : d’autres membres de la Ligue des Familles, des parents, une éducatrice de primaire, des professionnels du secteur…

L’intelligence : fixe ou variable ? prédéterminée ou influençable ?

Après les présentations, place aux questionnements. Par petits groupes, nous avons dû réagir à deux notions préconçues. Pour ma part ce fut : « L »intelligence est prédéterminée à la naissance et fixe pour toute la vie ». Bien sûr, tout le petit groupe était en désaccord avec l’allocution. Et à raison puisque, comme l’a expliqué Caroline Leterme, les intelligences (voir plus bas « théorie des intelligences multiples ») d’un enfant varient tout au long de sa vie et sont influençables dès le plus jeune âge par les stimulations de l’environnement familial. Par exemple, la qualité des échanges et des interactions du tout petit avec ses parents et l’univers qui l’entoure jouera un grand rôle dans son développement psycho-affectif. C’est donc dès le plus jeune âge que l’intelligence se développe et cela continue tout au long de la vie. Elle n’est certainement pas fixe et ne peut pas non plus se mesurer de façon empirique à l’aide de tests de QI ou autres.

De l’importance de relativiser l’échec et de dégenrer l’éducation

Deuxième idée préconçue : « La bosse des math, on l’a ou on l’a pas… et il y a plus de garçons qui l’ont ». Non, la bosse des maths n’existe pas et non, les garçons ne sont pas forcément plus matheux que les filles. Et encore non, l’échec n’est pas un signe d’incompétence. Si les enfants et leurs parents ont encore ce genre d’idées en tête en 2020, c’est à cause de cette notion fixiste et scolaire de l’intelligence. C’est aussi à cause, pour la question du genre, d’études obsolètes sur les différences de poids des cerveaux ou sur la mesure soi disant scientifique de l’intelligence… Il faut que cela change dans les esprits et qu’on comprenne que si certaines aptitudes sont en effet innées, chacun est capable de s’améliorer et de développer ses compétences. À condition cependant d’être soutenu et d’avoir confiance en soi. Ce qui passe forcément par une relativisation de l’échec et une éducation dégenrée.

« Le cerveau a la capacité de se remodeler continuellement »

Petit mot ensuite sur la plasticité cérébrale. Caroline Leterme explique qu’il s’agit de « la caractéristique du cerveau de se remodeler continuellement ». Pour mieux comprendre, elle nous a montré une courte vidéo sur le sujet réalisée par Céline Alvarez (autrice et conférencière française). On y apprend que l’enfant possède beaucoup plus de connexions synaptiques que l’adulte et qu’il est capable d’emmagasiner un nombre impressionnant d’informations. Tout petit, il capte absolument tout pour ensuite se spécialiser dans une langue et dans une culture bien précise. Ses connexions cérébrales vont soit se développer, soit disparaître selon leur degré de stimulation. Cela rend donc le parent extrêmement responsable des capacités futures de son enfant. Mais bien sûr, et heureusement, la plasticité du cerveau continue tout au long de la vie. Inutile donc, pour les parents, de culpabiliser.

Théorie des intelligences multiples d’Howard Gardner

Enfin, une piste à explorer de toute urgence pour permettre à nos enfants de (re)prendre confiance en eux et en leurs capacités est très certainement la théorie des intelligences multiples d’Howard Gardner. Nous vous en parlions déjà l’an passé dans un article dédié au sujet, cette vision multiple de l’intelligence part du constat que chaque individu possède en lui huit sortes d’intelligence qu’il a la capacité de plus ou moins développer. Soit par envie, soit par obligation, soit encore selon les capacités naturellement stimulées par l’environnement familial de l’individu. Voici, selon cette théorie, les huit intelligences d’un individu :

  • Intelligence kinesthésique : capacité à utiliser son corps de façon précise et élaborée tout en adaptant ses mouvements à la situation.
  • Intelligence musicale et rythmique : capacité à être sensible aux sons, à la prosodie (musicalité de la langue) ou à la musique. Aptitude également à régler le volume de sa voix selon les circonstances.
  • Intelligence intrapersonnelle : capacité à être fier de soi, bonne connaissance de soi-même, motivation…
  • Intelligence interpersonnelle : capacité à agir avec les autres de façon adaptée, tolérance, empathie, entraide…
  • Intelligence vidéospaciale : capacité à se repérer dans l’espace, sens de l’orientation, sens de l’esthétisme, des couleurs et des formes…
  • Intelligence verbo-linguistique : sensibilité aux mots et au langage. Facilité pour la lecture, l’écriture et le parlé.
  • Intelligence logicomathématique : capacité à tenir un raisonnement logique, à calculer, à respecter des horaires…
  • Intelligence naturaliste : sensibilité à la nature et aux êtres vivants, conscience écologique, sens de l’observation…

Attention, finit par avertir le CERE, cette théorie, bien que de plus en plus utilisée auprès d’ enfants en difficultés d’apprentissage, n’est pas encore prouvée scientifiquement… Il faut au moins le savoir avant de l’appliquer les yeux fermés.

Bibliographie

La réunion virtuelle s’est terminée – comme à chaque fois il paraît – par un partage non-exhaustif de titres d’ouvrages en lien avec le sujet. Soit à lire aux enfants pour leur (re)donner confiance en eux, soit à lire par les parents afin de les aider à déconstruite leur notion souvent fixiste de l’intelligence et aussi d’accompagner au mieux leurs enfants dans leurs choix de vie.

– Ken ROBINSON, « L’Élément : Quand trouver sa voie peut tout changer »
– Stéphanie CRESCENT, « Tous intelligents ! Aider son enfant à l’école », éd. Odile Jacob
– Albane DE BEAUREPAIRE, « Intelligences multiples : révéler les talents de son enfant ! », éd. Larousse
– 100 histoires de garçons qui veulent changer le monde 
– Histoires du soir pour filles rebelles. 100 destins de femmes extraordinaires
– Histoires pour garçons qui veulent changer le monde. Destins d’hommes géniaux qui ont fait la différence sans tuer de dragons
– 100 philosophes qui ont marqué l’histoire
– Etc.

Sofia Douieb

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Handicap de grande dépendance et manque de places : « triste anniversaire » pour le GAMP

Depuis 15 ans tout juste, le GAMP, Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour les personnes handicapées de grande dépendance, lutte pour pallier les manquements de l’Etat. Aujourd’hui, les choses n’ont pas assez évolué et les parents concernés en sont doublement impactés. Triste constat et « triste anniversaire » – c’est le nom de leur nouvelle campagne – pour l’asbl.

GAMP handicap

« Les quelques avancées obtenues sont loin de satisfaire la demande et les familles n’en peuvent plus. Mais loin de nous déprimer, cela renforce notre détermination. Entre l’ancienne garde et la nouvelle, le GAMP ne lâchera rien. Que le monde politique se le tienne pour dit ! »  Voilà avec quelle poigne et force de conviction les membres de l’asbl s’expriment. Ils luttent depuis 15 longues années maintenant et sont sortis dans la rue 62 fois déjà pour faire entendre leur voix au monde politique. Mais le constat du manque de places pour les personnes handicapées de grande dépendance subsiste.

« Il n’était plus question de se taire »

Depuis 2005, le GAMP expose sans retenue ses revendications (et celles de tout ceux qui les partagent) auprès des décideurs politiques. À ce moment-là, la grande dépendance n’était pas du tout connue et l’asbl a permis aux parents et professionnels de délier leurs langues. « Il n’était plus question de se taire » écrit aujourd’hui le GAMP au sein d’un article. Depuis lors, la lutte est forcée de continuer, parce que la situation n’est toujours pas satisfaisante.

Ce que le GAMP et toutes les associations liées souhaitent avant tout, c’est que des places adaptées soient enfin accordées à toutes les personnes handicapées de grande dépendance. Ceci afin de garantir leur droit à une vie de qualité et à l’inclusion dans la société.

D’ailleurs, pour pallier ces manquements de l’Etat, le GAMP n’a eu de cesse de soutenir un maximum de projets indépendants d’ouverture de places (HOPPA, La Coupole Bruxelloise de l’Autisme, Les Pilotis, Constellations, L’Arche Bruxelles, le FARRA Méridien, Le Détour du possible, etc.). L’association espère aujourd’hui pouvoir enfin compter sur la Belgique et non plus uniquement sur des initiatives privées…

La grande dépendance, c’est quoi au juste ?

Mais au fond, qu’entend-t-on par « grande dépendance » ? Pour comprendre cela, rien de tel que la définition donnée par le GAMP lui-même : “Toute personne qui a besoin de l’autre pour accomplir les gestes simples de la vie quotidienne assurant sa survie ou qui a besoin de l’autre dont tout projet de vie est considéré comme gravement dépendant.“ Sont considérés comme des handicaps de grande dépendance : le polyhandicap, l’autisme avec autres troubles associés, la cérébrolésion acquise (due à un accident ou à un AVC), les infirmités motrices cérébrales graves (ante ou périnatales), la déficience intellectuelle sévère à profonde, le surhandicap (troubles du comportement associés à un autre handicap ou déficience), le cumul de plusieurs handicaps, etc. Pour eux tous, le GAMP n’arrêtera pas la lutte; du moins jusqu’à « une pleine et entière inclusion du handicap dans notre société. »

↓Ci-dessous, une vidéo explicative du GAMP sur la grande dépendance

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Journée mondiale de la santé mentale : comprendre la politique Psy 0-18 en un coup d’oeil

Dans le cadre de la journée mondiale de la santé mentale de ce 10 octobre, le Service public fédéral Santé Publique a créé plusieurs infographies explicatives de la politique autour de ces soins en Belgique. Et bien sûr, l’une d’elles concerne les enfants et adolescents. C’est l’occasion pour le grand public ou les personnes plus averties de comprendre en un coup d’oeil la politique psy 0-18 lancée il y a tout juste 5 ans.

Infographie politique santé mentale enfants et ados

Grâce à ces infographies – et plus spécifiquement celle sur les enfants et adolescents – le grand public devrait mieux comprendre la façon dont ces politiques s’orchestrent et s’organisent dans le pays. Par exemple, sur l’infographie intitulée « La nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents SMEA », on peut notamment se pencher sur le bien fondé d’une telle politique, sur ses objectifs, ses résultats ou encore sur les derniers points à améliorer. 

Des réseaux pour mieux collaborer

Depuis 2010, les soins de santé mentale ont été complètement réformés dans le pays. L’idée de la réforme Psy 107 était de réaliser des circuits et des réseaux de soins en santé mentale afin qu’ils gagnent en qualité. Cinq ans plus tard, et dans le même souhait d’améliorer et de réorganiser ces soins spécifiques, la réforme Psy 0-18 a également vu le jour. Cette dernière découle de la « Nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents » (SMEA) approuvée par les différents ministres fédéraux et régionaux compétents en matière de santé publique. Désormais, toutes les organisations impliquées dans le secteur des soins de santé mentale destinés aux enfants et/ou aux adolescents sont amenées à collaborer et à coordonner leurs actions au sein de réseaux.

Bru-stars, réseau SMEA bruxellois

Plus spécifiquement à Bruxelles, le réseau SMEA se nomme Bru-stars. Il s’agit d’un projet développé en 2015 et mis en place afin de soutenir, structurer et développer l’offre de soins en santé mentale à destination des enfants, adolescents, jeunes adultes et de leur entourage. Il a pour objectif premier d’articuler entre eux les différents services et prestataires de soins qui s’adressent aux jeunes de 0 à 18 ans (avec une attention particulière pour les jeunes de 16 à 23 ans, en collaboration avec le réseau pour les adultes).

 

 

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#Cequimaaidé : nouvelle campagne de Yapaka en soutien aux parents épuisés

La campagne #cequimaaidé, lancée le 15 septembre par le programme de soutien à la parentalité ‘Yapaka’, a pour but premier de donner des pistes de solutions aux parents à bout de souffle. Pour ce faire, ils ont demandé à plusieurs parents de témoigner sur ce qui les a aidés et soutenus quand c’était difficile. Un livre/outil nommé « Être parent, c’est… » est également disponible pour l’occasion.

Toutes les informations et vidéos de la campagne sont désormais disponibles sur le site de Yapaka. Chaque parent peut réagir ou mettre sa pierre à l’édifice en envoyant son propre témoignage sur ‘ce qui l’a aidé’. C’est un moyen de rassembler, sur une même plateforme, des idées et astuces pour mieux traverser les moments difficiles de la parentalité.

Des témoignages filmés pour déculpabiliser

Le confinement a éprouvé plus d’un parent et levé un peu plus le voile sur les difficultés d’assumer ce rôle 24h/24. Les parents ont besoin d’aide et ne doivent pas se sentir coupable d’en faire appel. Que ce soit auprès d’un professionnel, d’une association ou même d’un autre parent, l’important est de parvenir à souffler un peu et à trouver des moments de répitDans de courtes capsules vidéo, Aude, Bernard, Brigitte, Myriam, Kostas, Kadiatou, David, Nicolas, Laura, Magali, Jennifer…témoignent justement de ce qui les a soutenus en tant que parents quand c’était difficile et des points d’appui qu’ils ont trouvés autour d’eux. 

L’exemple de Myriam, maman d’un enfant porteur d’un handicap

Tous les parents ont besoin d’aide et de soutien. Mais dans certains cas, la parentalité est encore plus compliquée à gérer. C’est notamment le cas lorsque l’un des enfants est porteur d’un handicap. Le témoignage de Myriam, présent dans la série de vidéos mises en ligne dans le cadre de la campagne, évoque justement cette difficulté et l’aide précieuse des professionnels dans la prise en charge de l’enfant handicapé (ou gravement malade). Myriam parle du sentiment de solitude et de découragement face aux difficultés, de l’importance du réseau familial et associatif auquel il faut apprendre à faire confiance, des formations pour les parents, de la rencontre avec d’autres parents dans le même cas, des moments de répit « absolument indispensables »…

Un livre-outil sur ce que c’est d’être parent

« ‘Etre parents, c’est…une aventure, un voyage, un tourbillon d’émotions… Parfois on se sent seul, un peu mal dans son rôle. Notre enfant nous en fait voir de toutes les couleurs, on ne le comprend pas ou plus. On est parfois inquiet, souvent dépassé, un peu démuni, plein de doutes… Et pour son enfant, on veut le meilleur. Pourtant, il n’y a pas de recette ; tout juste quelques points de repères, quelques idées pour reprendre un grand souffle et continuer à inventer et à réinventer… parce que, heureusement : yapaka ! »  Voilà ce qu’on peut lire sur la quatrième de couverture du livre-outil qui accompagne la campagne de Yapaka et qui pérennise les conseils et astuces pour faire aux difficultés de la parentalité.

 

Sofia Douieb