Initiatives

Covid-19 : enquête de l’Huderf et Erasme sur l’état émotionnel des enfants

À l’aube des phases 4 et 5 du déconfinement, l’Hôpital des Enfants et l’Hôpital Erasme, en collaboration avec l’ULB, s’intéressent à l’état émotionnel des enfants et adolescents de 8 à 17 ans durant cette période de crise liée au Covid-19. Ils proposent de répondre à quelques questionnaires psychologiques.

Cette étude munie de questions destinées tantôt aux parents, tantôt aux enfants, a été approuvée par le comité d’éthique Erasme-ULB et le comité d’éthique de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. Les données recueillies lors de cette enquête, qui prend de 15 à 30 minutes, sont confidentielles et l’anonymat est garanti.

« Notre objectif premier est d’évaluer l’état émotionnel des enfants/ados en cette période de déconfinement et ensuite à la rentrée scolaire de septembre. Nous voudrions par ailleurs comparer le vécu des enfants tout venant avec celui des enfants du personnel hospitalier », explique Isabelle Lambotte, psychothérapeute infanto-juvénile et responsable de l’unité de psychologie de l’Huderf.

 

Accéder à l’enquête sur l’état émotionnel des enfants et adolescents durant la période Covid-19

« Psykids », initiative post-confinement des Hôpitaux Iris Sud pour soutenir les familles

Au vu des difficultés qu’ont rencontrées les parents et leurs enfants durant le confinement, les psychologues des Hôpitaux Iris Sud ont récemment lancé une toute nouvelle initiative de soutien et d’écoute appelée « Psykids ». 

Après la ligne d’écoute « Allô! Pédopsy » mise à disposition des familles par l’Huderf au début du confinement, c’est maintenant au tour des Hôpitaux Iris Sud de proposer un soutien psychologique aux parents et leurs enfants.

Le but de « Psykids » est de soutenir et d’écouter principalement les enfants (par le biais de leurs parents) qui auraient mal vécu le confinement. Certains étaient ou sont encore anxieux, déstabilisés, épuisés… D’autres attendent peut-être des réponses à leurs questionnements ou souhaitent simplement calmer leurs inquiétudes.

Pour toutes ces situations, les psychologues des hôpitaux Iris Sud (Hôpital Etterbeek-Ixelles par exemple) sont désormais prêts à prêter une oreille attentive à ces familles souvent désorientées.

Pour les contacter, il faut d’abord envoyer un e-mail à psykids@his-izz.be avec vos coordonnées et attendre ensuite qu’un psychologue vous appelle.

 

→ À lire sur le même sujet :

« Je craque », campagne ‘choc’ de sensibilisation à la détresse des parents d’enfants handicapés

Lundi 18 mai, le GAMP, Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour les personnes handicapée de grande dépendance, lance une « campagne choc » pour sensibiliser le grand-public et les décideurs politiques à la détresse des parents d’enfants handicapés ; particulièrement éprouvés pendant ce confinement.

L’association appelle les parents concernés à leur envoyer des photos « de craquage » avec un masque déchiré sur le visage par exemple; ainsi qu’un petit témoignage de leur situation. Le GAMP diffusera chaque jour deux photos sur ses réseaux, et ce pendant toute cette semaine.

Voici leur cri d’alerte publié sur Facebook :

« Voici deux mois que nous, parents d’enfants handicapés, sommes pour la plupart confinés avec nos enfants dans des conditions qui ne favorisent ni l’accessibilité, ni le vivre-ensemble. Depuis le début du confinement, nous faisons face à des situations inédites devenant notre quotidien. Nos enfants sont déprimés, ils ne comprennent pas le confinement, les crises se répètent. L’éveil d’un bon nombre de nos enfants régresse, ils ont besoin d’un apprentissage accessible avec une prise en charge adaptée.

Aujourd’hui, je craque. Je ne devrais pas le dire, je devrais le garder pour moi. Mais si je ne le dis nulle part, qui entendra mon message ? »

Déconfinement : livret d’accompagnement pour les personnes autistes

Le déconfinement est imminent. Mais il risque bien d’être aussi déconcertant que ce qu’a été le confinement à ses débuts. Du moins pour certaines personnes plus vulnérables comme, par exemple, les enfants, adolescents et adultes autistes. C’est pourquoi des professionnels de l’autisme (basés en France) ont conçu un livret d’accompagnement pour faire face de façon progressive à la reprise d’une vie ordinaire.

Capture d’écran du livret du CRA – Centre Val de Loire

 

Ce fascicule plein d’astuces et d’exercices a pour objectif d’accompagner les personnes TSA pendant cette période de déconfinement. Il s’agit de l’anticiper et de s’y adapter progressivement, tout en prenant soin de sa santé et de celle des autres.

Anticiper le déconfinement dans tous les domaines de la vie

Plusieurs thématiques y sont abordées : activités (scolaires, physiques, de loisirs…), relations sociales et familiales, émotions… Pour chacune d’elles, les utilisateurs du livret sont invités à se poser la question de leur nouvelle routine durant le confinement et de comment la faire évoluer pour retourner à la normale. Des informations et des conseils leur sont ensuite proposés pour chacun des thèmes afin qu’ils puissent aborder le déconfinement le plus sereinement possible.

Par exemple, si le confinement a imposé à certains des horaires de sommeil différents que d’habitude, il est conseillé de revenir à rythme plus familier dès maintenant. Même chose pour les écrans ; s’ils sont devenu trop présents, il faut commencer à diminuer à nouveau leur usage… Pour ce qui est des émotions, il peut être utile de se rappeler de choses que l’on faisait avant et qui nous donnait de la joie, de la peine, de la colère… afin de se préparer à rencontrer à nouveau ces émotions.

Boîte à outils visuels réutilisables

À la fin du fascicule, on trouve une série d’outils visuels permettant plusieurs choses :

  • Aider à la compréhension
  • Favoriser l’expression : pour demander, raconter…
  • Aider à anticiper et à prévoir (dans le temps par ex.)
  • Apaiser et diminuer les troubles du comportement

Bien sûr, ces outils sont réutilisables pour d’autres situations que celle du déconfinement. Ils se présentent sous différentes formes tels que des illustrations, un lexique en images, des sortes d’émoticones pour les émotions, un emploi du temps…

 

 

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Masques obligatoires, mais inadaptés aux personnes handicapées ; quelles solutions ?

Les masques deviennent la norme et seront désormais obligatoires dans les transports en commun. Mais pour les personnes handicapées, les masques « standards » ne sont pas toujours adaptés. C’est pourquoi des associations et des particuliers cherchent, depuis le début du confinement, des solutions ou alternatives. Comme par exemple, pour les malentendants, des masques laissant entrevoir les lèvres au travers d’une petite fenêtre en plastique. Mais pas que.

Pour les personnes ayant une déficience physique, les masques sont parfois difficiles à porter. Pour les personnes atteintes d’autisme (hypersensibilité tactile par ex.), les élastiques derrière les oreilles peuvent être très troublants. Pour les personnes malentendantes, les masques qui entravent la lecture des lèvres sont un vrai problème… Certaines solutions existent, d’autres alternatives sont à l’étude.

Masques laissant entrevoir la bouche pour les sourds, malentendants ou les autistes

Au sein de la dernière circulaireconcernant l’enseignement spécialisé, émise par le Conseil National de Sécurité, on peut notamment lire que, comme partout, les enfants de moins de douze ans ne sont pas soumis à l’obligation du port du masque, et surtout que « pour les élèves et les enseignants relevant de l’enseignement spécialisé de type 7 (déficiences auditives) concernés, une solution alternative au masque a été soumise à l’appréciation des experts du groupe de déconfinement. Des indications vous seront fournies ultérieurement à ce sujet ».

Cette solution alternative, ce sont des masques laissant entrevoir la bouche au travers d’une petite vitre en plastique. Une initiative lancée au début du mois d’avril par Ashley Lawrence, une Américaine de 21 ans, qui a développé le premier modèle de masque transparent pour faciliter la communication avec les personnes sourdes ou avec les personnes autistes qui ont également besoin de voir les expressions du visage pour tenter de comprendre leur interlocuteur. Depuis lors, l’idée a été reprise par de nombreuses associations et particuliers et est même en passe d’être validée par le CNS.

Voir tuto Youtube pour fabriquer son propre masque avec fenêtre transparente

Source inconnue – via la page FB « Gezin & Handicap »

Solution pour les autistes qui sont hypersensibles tactiles

Mais les alternatives ne s’arrêtent pas là. En effet, une maman, qui a reçu un masque pour son fils autiste a constaté qu’il ne supportait pas le contact des élastiques derrière ses oreilles. Elle a alors trouvé une solution assez ingénieuse : coudre un bouton sur sa casquette afin d’y accrocher l’élastique. Et « BOOM – problème résolu », comme l’a écrit la maman du petit garçon sur une photo qui circule sur Facebook.

Et pour faire comprendre le port du masque aux personnes autistes, une association française a créé une infographie reprenant un scénario social type. Ce dernier est consultable ici.

→ Une autre idée de ce type ? Envoyez-nous un e-mail sur info@hospichild.be 

Ni nécessaire, ni réaliste pour les enfants de moins de 12 ans

En outre, en réaction aux commandes de masques pour enfants, effectuées par certaines communes de Belgique, Dimitri Van der Linden, porte-parole de la Belgian Pediatric Covid-19 Task Force, insiste : « Porter un masque n’est ni nécessaire ni réaliste à cet âge. Les enfants doivent vivre normalement. Nous ne devons pas leur imposer cette charge mentale et créer une génération d’anxieux. »