Initiatives

Des poupées en pédiatrie, mais pour quoi faire ?

Juste avant les vacances, l’Hôpital des Enfants mettait en lumière un de ses multiples moyens d’apaiser les enfants hospitalisés : des poupées pédagogiques appelées Kiwanis. Cet outil innovant a fait son apparition dans le service des soins intensifs pour rendre les procédures médicales plus accessibles et moins intimidantes pour les jeunes patients. 

Les hôpitaux bruxellois mettent un point d’honneur, ces dernières années, à minimiser un maximum la douleur et les craintes des petits patients hospitalisés. Plusieurs innovations ont déjà vu le jour : « Snoezelen » : faciliter les prises de sang à l’Hôpital des EnfantsEnfants hospitalisés : un simulateur d’IRM pour surmonter la peurDes Massages Magiques pour les enfants atteints d’un cancer ;  Tiki, nouvelle mascotte des Hôpitaux Iris Sud, apaise les enfants hospitalisésDes animaux pour apaiser les enfants malades : Villa Samson fête ses 5 ansFresques en 3D à l’UZ Brussel, pour apaiser les enfants hospitalisésThérapie canine : l’Hôpital des Enfants franchit le pas ; etc.

« Les poupées rendent les soins plus abordables pour l’enfant »

Au sein d’un communiqué, l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola a présenté cette nouvelle innovation soutenue par l’association Kids Care. Il s’agit donc de poupées d’un genre un peu particulier, appelées Kiwanis : « Ces poupées, bien plus que de simples objets, incarnent un projet dans lequel divers professionnels de la santé unissent leurs efforts pour apporter un soutien psychologique et éducatif aux jeunes patients. En permettant de visualiser des interventions complexes comme la trachéotomie, la gastrostomie ou l’intubation, les poupées rendent les soins plus abordables pour l’enfant. Chaque membre de l’équipe utilise cet outil pour engager l’enfant dans son parcours de soin, offrant ainsi un soutien adapté. »

↓ Vidéo de présentation des poupées pédagogiques ↓

L’identification, un point essentiel

Les enfants, surtout quand ils sont fragilisés par la maladie, se sentent rassurés par les choses qu’ils connaissent. Une explication du médecin sur l’une ou l’autre intervention peut parfois leur paraître flou et peu concret. Grâce aux poupées, qui permettent de simuler plusieurs cas de soins ou d’opérations, les petits patients peuvent s’identifier à l’objet et ressentir, ensuite, moins d’anxiété à l’idée de recevoir les mêmes soins. Il y a ainsi une identification essentielle qui se crée entre l’enfant et la poupée.

En créant un environnement sécurisant et compréhensible, elles permettent aux enfants de mieux s’adapter à leur situation, ce qui a un effet direct sur leur capacité à s’engager dans l’écolage hospitalier. » Eloise Boivent, Service des soins intensifs

Adhésion des enfants aux traitements

Ces poupées pédagogiques ont donc de nombreux bienfaits, permettant, notamment, une meilleure adhésion des enfants aux traitements. Autant les soignants que les parents peuvent s’impliquer dans le processus pour que le séjour en hôpital se passe au mieux. Dans son communiqué, l’Huderf résume :

  • Préparation et explication des visites : Elles facilitent la compréhension des frères et sœurs, les aidant à appréhender la réalité médicale de leur proche.
  • Travail sur l’image corporelle : Elles permettent aux enfants et à leurs parents de mieux accepter les changements physiques liés aux soins.
  • Acceptation des dispositifs médicaux : En manipulant la poupée, les enfants et leurs parents peuvent comprendre les dispositifs, rendant leur fonction moins intimidante.
  • Démystification des procédures : Les poupées rendent les soins plus accessibles, ce qui facilite l’acceptation par les jeunes patients.
  • Identification et projection : En voyant leur propre situation représentée, les enfants développent une compréhension de leur parcours médical.

 

Sofia Douieb

 

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Handicap visuel : retour sur un projet de casque d’escalade Bluetooth

Un casque Bluetooth permettant aux personnes malvoyantes de pouvoir pratiquer l’escalade : c’est le projet fou développé par l’école d’escalade Maniak et financé par la Fondation Roi Baudouin. Répondant à un récent appel à projets, l’école a été sélectionnée, au même titre que 20 autres projets dont l’objectif est de favoriser le handicap visuel et l’inclusion. Un nouvel appel à projets du même type devrait voir le jour d’ici fin mars 2025.

En équipant les grimpeurs et grimpeuses malvoyant·es ou aveugles d’un casque Bluetooth, l’école d’escalade Maniak dépasse certains obstacles liés au handicap visuel. L’initiative offre à chacun et chacune la possibilité de se dépasser dans un environnement inclusif et sécurisé. Une salle d’escalade. Ses reliefs. Ses murs de couleur. Ses tracés de voies qui s’entremêlent. Un environnement a priori peu adapté pour une personne malvoyante. Lorsqu’elle ose l’expérience, comment distinguer les prises ? Plus elle monte et plus la voix de son guide resté au sol se fait difficile à percevoir. Un accessoire technique simple qui permet au guide de donner ses instructions en toute sécurité à la personne malvoyante ou aveugle lors de sa session de grimpe », peut-on lire sur le site de la Fondation Roi Baudouin

{ Communiqué de presse de la Fondation Roi Baudouin }

Communiquer, c’est la clé

« Il y a 10 ans, rien n’était prévu pour initier les personnes malvoyantes ou aveugles à l’escalade. Au début, nous avons essayé d’utiliser un gsm et des oreillettes, mais ce n’était pas pratique. Ensuite, nous avons tenté les talkie walkies mais c’était encore moins adapté, puisqu’il faut l’avoir en main », explique Damien Dusart, responsable de l’école d’escalade Maniak. L’idée du casque Bluetooth, initialement créé pour permettre la communication entre plusieurs motards, est alors apparue.

Ce changement de paradigme, c’est avec Tristan que l’école d’escalade Maniak l’a amorcé. « Tristan est venu dans l’une de nos salles lorsqu’il était enfant pour tester un cours. Il était alors mal entendant de naissance et mal voyant. Aujourd’hui, il est totalement aveugle », raconte Damien Dusart. Très vite, l’école a mis des choses en place pour que Tristan se sente accueilli et qu’il puisse se mesurer à un mur d’escalade. « Au début, on criait nos conseils dans la salle. Ce n’était confortable pour personne, ni Tristan, ni son guide, mais ça ne l’était pas non plus pour les autres personnes fréquentant la salle », ajoute le responsable. Ensemble, ils ont trouvé la solution du casque Bluetooth. « C’est léger et parfaitement adapté », ajoute-t-il.

En pratique, comment ça marche ?

« Le bras droit à minuit. La jambe gauche à 3h ». C’est avec ce type d’indication qu’un guide aide la personne malvoyante ou aveugle à grimper. « D’abord, on répète les positions au sol. Lorsqu’elles sont bien comprises et acquises, on les teste sur la voie », détaille Damien Dusart. Des instructions simples, une prise en main immédiate… Aucune formation particulière n’est requise. Cela demande juste une précision et une attention soutenue. « Nous avons actuellement deux frères qui grimpent ensemble. L’un est malvoyant. Nous leur mettons donc simplement un casque à disposition après leur avoir expliqué son fonctionnement et les instructions ‘horlogères’ la première fois », souligne le responsable.

Voir une personne malvoyante ou aveugle grimper sa voie, comme n’importe quelle autre personne, impressionne. Avec un casque Bluetooth, on ne la distingue plus d’un autre grimpeur ou d’une autre grimpeuse ». Damien Dusart, responsable de l’école d’escalade Maniak

Élargir l’inclusion

Aujourd’hui, grâce au soutien de la Fondation Roi Baudouin, 10 casques sont en action dans les 4 salles de l’école d’escalade situées à Bruxelles, Nivelles, Braine-L’Alleud et Charleroi. « Si, initialement, nous les avons prévus pour les personnes malvoyantes et aveugles, nous les utilisons aujourd’hui aussi pour les enfants qui souffrent de dyspraxie ou qui ont des troubles de l’attention. » C’est le cas de Bastien, 8 ans. « L’usage du casque, cela me permet de capter son attention sinon, il va très vite regarder ce qui se passe ailleurs. Je peux communiquer avec Bastien à tout moment, même quand il est tout en haut de la voie », explique Camille, kinésithérapeute.

Dès l’âge de 6 ans 

Tristan, par sa détermination qui l’a mené aux portes de la compétition en escalade, a donc ouvert la voie à une pratique plus accessible de l’escalade. « Nous accompagnons des enfants dès l’âge de 6 ans et nous sommes répertoriés dans les guides handisport », confie Damien Dusart. C’est cette volonté d’ouvrir la pratique de l’escalade à toutes et tous, de la rendre accessible et confortable, et même, de faire évoluer les mentalités au sein de la Fédération francophone d’escalade en matière de handicap, qui a poussé l’école Maniak à répondre à l’appel ‘Handicap visuel et inclusion’ de la Fondation Roi Baudouin. Pari gagné. « Voir une personne malvoyante ou aveugle grimper sa voie, comme n’importe quelle autre personne, impressionne. Avec un casque Bluetooth, on ne la distingue plus d’un autre grimpeur ou d’une autre grimpeuse », conclut Damien Dusart.

 

Partagé par Samuel Walheer

 

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Des Massages Magiques pour les enfants atteints d’un cancer

« Massages magiques » est une initiative tout droit venue de France, débarquée en Belgique début 2023. Ces massages un peu particuliers sont notamment prodigués aux enfants hospitalisés dans les services d’oncologie des Cliniques Universitaires Saint-Luc et de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. La Fondation contre le Cancer a récemment annoncé être fière de soutenir cette initiative : « Ce projet précieux s’inscrit dans notre mission d’accompagnement des enfants atteints d’un cancer, ainsi que de leurs parents et proches aidants ».

Illustration : Massages Magiques

 

Sous forme de jeux et au rythme de comptines, des experts « engagés et passionnés » (sous la houlette de la Fondation La Roche-Posay et de Childhood Cancer International) souhaitent offrir aux enfants malades, ainsi qu’à leurs parents et fratrie, une « bulle d’intimité, de complicité et de bien-être ».

24 cartes massages à sélectionner

L’atelier massage qui se donne dans l’hôpital est organisé d’une manière ludique et amusante pour l’enfant, tout en s’adaptant à sa maladie. « Ces massages sont conçus sur le principe des comptines et prennent un air de jeu à travers des chatouilles et des câlins tendres et malicieux, avec la particularité d’être adaptés aux enfants atteints de cancer », lit-on sur le site de présentation des massages magiques. Avant toute chose, l’enfant est invité à choisir une carte (il y en a 24 au total) sur laquelle une illustration est imprimée. À l’arrière, les étapes du massage à effectuer sont reprises point par point. L’infirmière connait déjà ces étapes, mais elle invite parfois le père et ou la mère à s’impliquer également. D’ailleurs, ces messages magiques peuvent également être prodigués sur les parents, la fratrie ou même sur le personnel soignant

Une application pour apprendre aux parents à masser

Si l’infirmière n’est plus là, mais que les parents souhaitent continuer ces massages adaptés, ils peuvent se rendre sur une application web ludique et facile d’utilisation. 24 vidéos y sont disponibles, reprenant pas à pas les 24 massages proposés. Pour chacun d’entre eux, une image et un nom ludique peut être sélectionné. Par exemple : les trois cœurs, la locomotive, les pattes de petit ours, la chaussette… Mais il faut néanmoins garder à l’esprit que quand un enfant est atteint d’une maladie grave, les massages doivent suivre des règles assez strictes et certains gestes sont à proscrire. Parmi les contre-indications, on peut citer toutes les zones tumorales, celle du cathéter central, la chirurgie ou les cicatrices récentes… Il faut aussi éviter de masser en cas de fièvre. En plus de l’application, un livre « Massages Magiques » est également disponible à la vente.

Photo : @jenesaispaschoisir

Qui se cache derrière l’initiative ?

Un groupe de sept expertes passionnées et engagées a accompagné la Fondation La Roche-Posay dans la conception de ce projet. Elles ont conçu ces massages sur le principe des comptines : « Le champ de carottes », « La colonie de fourmis », « La grande plume », « Le cœur sur la main »… Il y a, au sein des initiatrices des Massages Magiques, une psychomotricienne, deux puéricultrice, une danseuse pédagogue, une socio-esthéticienne… Aux Cliniques Universitaires Saint-Luc et à l’Hôpital Universitaire des Enfants, c’est Catherine Bauraind, infirmière de formation, et son équipe de massothérapeutes qui prennent en charge les Massages magiques. “J »ai un jour découvert sur Internet ce fabuleux outil de support, les Massages magiques, développé par la Fondation La Roche-Posay, qui s’est associée pour ce projet à Childhood Cancer International. Il vise à améliorer la qualité de vie des enfants atteints de cancer et des familles, en les accompagnant sur le chemin de la maladie”, s’est-elle confiée à La Libre Belgique.

Les bienfaits des massages pour ces enfants

« Diminution des nausées, du stress, amélioration du rythme cardiaque et de la fréquence respiratoire… De nombreuses études montrent que les massages améliorent la qualité de vie et l’état physique et émotionnel des enfants en traitement. Parce qu’ils s’avèrent bénéfiques en termes de partage et de communication, le moment privilégié qu’ils procurent contribue aussi à resserrer les liens, et à vivre un moment de bien-être avec son enfant, hors des soins. Les parents peuvent également s’en servir pour détourner son attention lors de soins et l’aider à se détendre. Bref, plein de bonnes raisons pour profiter de ce beau moment avec son enfant » , peut-on finalement lire sur la page explicative des Massages magiques.

Catherine Bauraind ajoute également, à La Libre : “Au départ, il y a la peur de toucher, de faire mal. Donc, on ne touche plus. L’outil de support permet de recréer le lien parent/enfant. Rien que toucher la peau entraîne des effets, et notamment la libération d’ocytocine (NdlR : appelée l’hormone de l’amour, de la confiance, du lien, de l’attachement). Toucher et être touché : cette hormone agit dans les deux sens. Il y a donc des effets physiologiques reconnus. On touche aussi toutes les cellules sensitives qui vont libérer des endorphines, en l’occurrence les hormones du bonheur. Cela diminue le stress et l’anxiété. Cela apporte au corps de la relaxation. Quand on touche le corps dans sa globalité, on le reglobalise. Ce n’est plus que seulement une maladie. Le corps est alors capable de mieux recevoir les soins, de mieux supporter les traitements. Il a aussi été prouvé que cela diminue le cortisol, qui est l’hormone du stress physique et/ou émotionnel.”

En savoir plus sur les Massages Magiques

Lire la brochure des Massages magiques

 

Sofia Douieb

 

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Le festival du film extraordinaire, pour démystifier le handicap et la différence !

À l’occasion de la journée internationale des personnes en situation de handicap, ce 3 décembre, coup d’œil sur « The Extraordinary Film Festival « . Le TEFF est un festival de films internationaux – documentaires, fictions, animations – qui se déroule tous les deux ans, consacré à des sujets liés au handicap et la différence (prochaine édition du 5 au 9 novembre 2025). Pour celles et ceux qui avaient manqué le festival, le centre culturel d’Uccle a récemment organisé deux journées de séances « rattrapage » pour les adultes et les plus jeunes. L’équipe d’Hospichild a assisté, jeudi 14 novembre dernier, à la projection des meilleurs courts métrages de la 7e édition. Par ailleurs, l’appel à candidatures à la prochaine édition est ouvert !

Deux articles sur le sujet du handicap au cinéma ont récemment été publiés sur notre site : « L’autisme au cinéma : deux films lumineux pour sortir les familles de l’ombre » ou le Lancement officiel du projet P.E.R.C.H.E : des séances de cinéma adaptées aux personnes handicapées. Ils abordent tous deux l’importance de l’accessibilité des lieux publics aux personnes en situation de handicap, ainsi que la valorisation de la différence ; ne pas à tout prix vouloir la cacher pour la rendre un peu plus normative et, ainsi, la faire accepter aux yeux de tous. Dans le même ordre d’idée, le TEFF diffuse chaque deux ans des films sur cette thématique. Une séance exceptionnelle, à laquelle Hospichild a assisté, proposait cinq des sept courts-métrages primés lors du dernier festival, en 2023. Avec chacun leur spécificité, les courts-métrages abordent des thématiques comme la parentalité, les relations au sein d’une fratrie, les préjugés et le regard des autres, la vie affective, le rôle d’aidant proche. Drôles, touchants, interpellants… chacun des films nous a fait réfléchir, ne nous laissant certainement pas indifférents !

La vie peut être incroyable et belle, mais aussi vache et dure. Elle n’est facile pour personne, malgré les apparences. Nous avons tous nos handicaps, petits ou grands, visibles ou invisibles. Nous sommes tous extraordinaires de par le simple fait de nous tenir debout face aux questions existentielles de la Vie. Les réalités des personnes que l’on appelle « handicapées » et de leurs proches, avec leurs combats quotidiens, leurs réussites et leurs échecs, leurs humours et leurs réflexions, sont autant de miroirs qui nous renvoient l’image de notre humanité. Et en cela, c’est réconfortant, encourageant face à nos petits défis, nos petites souffrances. La culture est définie de façon plus étroite comme étant « ce qui est commun à un groupe d’individus ». Au TEFF, nous faisons exploser les cloisons de la culture ! »  Luc Boland, fondateur du TEFF.

Le TEFF en quelques mots

« The Extraordinary Film Festival » a vu le jour en 2010 et est diffusé tous les deux ans en Wallonie et à Bruxelles. Il est le seul festival international de film autour du handicap et de la différence en Belgique. Son objectif ? Changer notre regard par le biais d’œuvres cinématographiques. Accessible aux cinéphiles, au grand public, aux professionnels ainsi qu’aux plus jeunes provenant d’écoles primaires et secondaires, le festival est inclusif et touche tous les publics. Les œuvres autour du handicap, proposées par des auteurs, des scénaristes, des réalisateurs, des acteurs en situation de handicap ou non, permettent également aux participants de voyager, puisque les films proviennent de partout dans le monde. Le TEFF prend de plus en plus d’importance à chaque nouvelle édition. « À voir l’ambiance unique et le souffle de chaleur humaine qui se dégagent de chaque édition du festival, qui grandit, grandit, édition après édition, nul doute que les festivaliers, les invités, les bénévoles et toute l’équipe qui participent à cet événement l’ont bien compris, se réjouit Luc Boland. Se nourrir, s’enrichir de l’expérience de personnes extraordinaires. Qui nous ressemblent bien plus qu’il n’y paraît. Car nous sommes tous extraordinaires. »

Retour sur les meilleurs courts-métrages de l’édition 2023

L’équipe d’Hospichild a pris plaisir à découvrir chaque court-métrage proposé au centre culturel d’Uccle. Voici un petit résumé de chacun d’entre eux :

« Sorda » de Eva Libertad García López & Nuria Muñoz-Ortin (Espagne – 18 min).

Dario et Angela forment un jeune couple. Ils n’ont qu’un désir pour voir évoluer leur relation : avoir un enfant. Elle est sourde et malgré les années, la communication devient difficile entre ces deux-là. L’idée de devenir parents les effraye. Davantage encore pour Angela qui se pose de nombreuses questions existentielles sur son futur rôle de maman avec un handicap. → Bande annonce du film « Sorda »

« La sœur de Margot » de Christine Doyon (Canada – 17 min)

Margot est une adolescente qui ne rêve que d’une chose : se faire accepter par ses pairs et vivre comme une jeune de son âge. De crainte d’être mal vue, elle nie la présence de sa petite sœur qui a une déficience intellectuelle. Une situation impromptue la forcera à adopter une nouvelle perspective sur sa vie. → Bande annonce de « La sœur de Margot »

« Son visage » de Caroline et Eric du Potet (France – 24 min)

Simon (Jérémie Renier) et Claire (Alice Isaaz) attendent un enfant. Tous deux sont aveugles et sont remplis de doutes, comme tout futur parent. Ils n’ont qu’une envie : voir son visage. → Bande annonce du film « Son visage »

« The dress » de Tadeusz Lysiak (Pologne – 30 min)

Julia mène une vie ennuyeuse de femme de ménage dans un motel de campagne, jusqu’au jour où elle rencontre un camionneur, qui, pour une fois, la fait se sentir femme. Remplie de désir, elle attend son retour impatiemment. → Bande annonce de « The dress »

« Auxiliaire » de Lucas Bacle (France – 24 min)

Marc, auxiliaire de vie, rêve de devenir chef cuisinier sur un bateau. Lors d’une nuit de doute, il doit avouer à Quentin, son ami handicapé moteur dont il s’occupe quotidiennement depuis des années, qu’à la suite d’une proposition de travail, il ne reviendra pas le lendemain. → Bande annonce du film « Auxiliaire »

↓ Trailer officiel de la 7e édition du  TEFF 2023 ↓

Appel à candidatures pour la prochaine édition

La 8e édition du TEFF aura lieu du 5 au 9 novembre 2025. Pour les personnes souhaitant participer et proposer leur court ou long métrage, les inscriptions sont dorénavant ouvertes ! Comme dans tout concours, les participants doivent respecter certaines règles, au risque de ne pas être pris en compte. En voici quelques-unes :

  • Synopsis du film (maximum 150 mots)
  • Soumission en ligne du film : lien de visionnement du film (avec mot de passe ou non)
  • Coordonnées de la personne responsable de l’inscription du film
  • Coordonnées du ou des réalisateurs, producteurs ou auto-production, du ou des ayants droit
  • Au moins 1 photo du film ou l’affiche (si disponible) et au moins 1 photo du réalisateur(trice). Les photos doivent être libres de droits. Précisez les crédits photos s’il y a lieu (photos et/ou images numériques sous format TIFF, JPEG ou PDF à 300 DPI)

→ Comment soumettre un film ?

→ Règlement à l’inscription – édition 2025

 

Samuel Walheer

 

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« Solem » : nouveau dispositif inclusif de soutien au langage dès la maternelle !

À l’initiative de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et de l’Université de Liège, le projet « Solem » – Soutenir et Observer le Langage de l’Enfant en Maternelle – a été conçu pour les tout-petits de la maternelle. Développé par des chercheurs logopèdes, des agents des CPMS (Centres psycho-médico-sociaux) et des enseignants, le dispositif cherche à aider les enfants à développer leur langage et leur offrir des chances égales de réussite afin de les préparer au mieux à l »École des Grands ». La méthode favorisera également le bien-être ainsi qu’une réussite éducative et socio-professionnelle pour tous ces adultes de demain.

Nous proposons des stratégies de soutien au vocabulaire afin d’aider les enseignants à les utiliser systématiquement dans toutes les activités et routines quotidiennes. Pour des enfants qui ne parlent pas ou qui n’ont pas le français comme langue première, les enseignants sont alors guidés, dans le contexte de leurs classes, par des techniques ciblées, permettant de fournir à l’enfant des modèles verbaux, un langage riche en quantité et en qualité. » Edith El Kouba, Chercheuse attachée scientifique auprès de WBE.

L’origine du projet

« Solem » est un projet né en 2015 suite au besoin criant d’acteurs de terrain; des enseignants de maternelle et des agents des CPMS (Centres psycho-médico-sociaux) face aux difficultés d’apprentissage de la langue française de nombreux élèves. C’est grâce à Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE), avec comme direction scientifique la Professeure Christelle Maillart et son équipe de l’Université de Liège, que le projet a pu voir le jour et ainsi accompagner les enseignants et leurs élèves. En pratique, la réussite de Solem repose sur la collaboration entre enseignants et logopèdes qui, par leurs expertises, vont pouvoir développer le langage chez tous les enfants au sein de leurs classes. Et ce, grâce aux trois objectifs suivants :

  • Observer le langage des enfants en classe.
  • Identifier points forts et les difficultés de chaque enfant afin de l’accompagner dans son développement langagier.
  • Créer un environnement riche en vocabulaire et langage.

Un dispositif en deux phases

À l’école maternelle, tous les enfants n’arrivent pas avec un niveau langagier similaire. Soutenir les enseignants afin qu’ils s’adaptent à cette réalité et qu’ils puissent répondre aux besoins de chaque enfant, voilà tout l’intérêt du dispositif Solem. Sur base d’une démarche progressive, méthodique et réflexive, les enseignants et les logopèdes vont pouvoir, ensemble, mettre à profit leurs expertises personnelles pour un bien commun. Le dispositif se subdivise en deux phases :

  • La première phase s’intitule « L’observation » des compétences langagières et communicatives des enfants, menée conjointement par le logopède et l’enseignant. Cette observation est particulièrement importante et se déroule en classe, lors des routines prévues par l’enseignante.
  • La deuxième est appelée phase de « soutien ». Les logopèdes et les enseignants planifient et mettent en œuvre ensemble des stratégies de soutien, adaptées aux besoins des élèves. Grâce à Solem, les enseignants sont outiller afin de proposer des stratégies facilement adaptables au contexte spécifique de chaque classe pour l’ensemble des enfants. Plutôt que de créer du matériel particulier, l’accent est mis sur l’attitude et la manière dont on interagit avec les enfants.

Des résultats positifs ?

Actuellement, Solem est mis en place dans 44 écoles maternelles, avec 69 classes distinctes où les enseignants sont activement engagés dans le dispositif. Les résultats objectifs montrent un impact positif notable de Solem. Les enseignants rapportent que le dispositif les aide à mieux observer le langage de leurs élèves et à ajuster leurs stratégies langagières en fonction des besoins de chaque enfant. Les enfants ont également montré un engagement plus significatif, une participation verbale plus importante, ce qui a pour conséquence une meilleure implication dans les apprentissages, une prolongation des échanges et un enrichissement des interactions enseignant/enfants. » Edith El Kouba, Chercheuse attachée scientifique auprès de WBE.

Au préalable…

Il est important de noter que pour mettre en pratique la méthode Solem, il est nécessaire, voire indispensable, de créer un binôme composé d’un enseignant et d’une logopède déjà formé à la méthode. De plus, le dispositif implique des changements parfois radicaux qui demandent une certaine ouverture de la part des enseignants intéressés. En effet, cela nécessite une remise en question et une posture parfois différente de celle que l’on utilise quotidiennement au sein de sa classe. Et, bien sûr, avant d’entreprendre quoi que ce soit, l’accord et le soutien de la part de sa direction sont indispensables.

→ Intéressé.e par le dispositif ? Veuillez contacter Edith El Kouba : edith.elkouba@cfwb.be

Pour en savoir plus sur le dispositif Solem 

Samuel Walheer