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Variant Delta : craintes des pédiatres pour cette rentrée scolaire

Les enfants retournent à l’école dans un climat toujours aussi tendu. Le Covid n’a pas disparu et plane à nouveau comme une ombre sur la rentrée scolaire. Pédiatres et épidémiologistes avouent être préoccupés par le variant Delta qui serait plus virulent chez les enfants, même si, on le sait, ils sont moins à risque de développer une forme grave de la maladie…

Augmentation des cas chez les enfants, rares risques de complications, abandon du masque en classe en Flandre et en Wallonie… Tout cela inquiète, dans une certaine mesure, pédiatres et épidémiologistes. Pour rappel, les enfants gravement malades de moins de 12 ans sont invités à se faire vacciner sans tarder.

Rentrée scolaire sous « haute surveillance »

Bien que les risques de contracter une forme grave de la maladie soient assez minimes chez les enfants, il est évident que la vigilance doit toujours être de mise dans les écoles. L’aération des classes, le port du masque (uniquement à Bruxelles) pour les plus de 12 ans, le maintien des enfants à la maison en cas de suspicion… devront évidemment encore faire partie de cette rentrée scolaire « sous haute surveillance ».

Augmentation des cas chez les enfants ; un « effet de loupe » ?

Et pour cause : l’institut de santé publique Sciensano a récemment indiqué que le nombre d’enfants de moins de dix ans contaminés a augmenté, ces dernières semaines, pour atteindre 8,8 % des tests positifs. Dans une interview accordée au Soir, l’épidémiologiste Arnaud Flahault a tenté de relativiser cette hausse : « Dans la mesure où les moins de 12 ans restent les seuls non éligibles à la vaccination et que les 12-17 ans sont encore peu vaccinés ou du moins, moins souvent vaccinés que leurs aînés, ils deviennent le principal réservoir et vecteur des transmissions actuelles. » Même si les conséquences ne devraient pas être gravissimes, il y aurait néanmoins un risque de saturation des services pédiatriques ; comme cela a été le cas en mai-juin 2021… 

Vaccin recommandé aux enfants gravement malades de moins de 12 ans

De son côté, le Conseil Supérieur de la Santé en Belgique a tenu à rappeler aux professionnels pédiatriques que les enfants de moins 12 ans présentant un risque de complications sévères sont toujours éligibles au vaccin. « Cela peut s’envisager de préférence dans le cadre de protocoles de recherche ou pour des patients individuels avec une attention particulière à la balance bénéfices-risques et au consentement éclairé de ces derniers, des parents et/ou de leur représentant légal. À titre indicatif, une liste non exhaustive des comorbidités potentiellement graves pour les enfants de moins de 12 ans : maladies rares (déjà recommandé pour certains enfants de moins de 12 ans), malformations cardiaques congénitales, cancers hématologiques et solides, patients immunodéprimés, receveurs d’une transplantation et patients sur les listes d’attente, syndrome de Down, déficience intellectuelle grave et profonde, etc. Chaque cas est à évaluer individuellement par le médecin spécialiste en charge du patient. »

 

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C’est officiel, le congé pour aidants proches a bel et bien été rallongé

Dès le 1er septembre 2021, les aidants proches, dont le statut a récemment été reconnu, pourront bénéficier de trois mois de congés (à fractionner si besoin), au lieu d’un seul, pour s’occuper d’un proche dépendant. C’est un pas de plus dans la longue lutte pour la reconnaissance des aidants proches dans le pays. 

En juin dernier, date de notre focus dédié à ces « guerriers de l’ombre », il était en effet question de leur accorder ces trois mois de congé. L’ extension au dernier Arrêté Royal sur les Aidants Proches devait encore être acté avant que la mesure n’entre en vigueur. C’est désormais chose faite.

Trois mois de congés au lieu d’un seul

Trois mois de congés, c’est une belle avancée pour le secteur, mais pour beaucoup d’aidants proches, c’est loin d’être suffisant. En effet, qu’est-ce que trois petits mois dans la vie d’un proche souvent dépendant à vie… Quoi qu’il en soit, ce congé thématique rallongé, qui pourra être fractionné par période(s) de 1, 2 ou 3 mois d’interruption complète (ou de 2, 4 ou 6 mois d’interruption partielle), ne pourra être pris qu’à certaines conditions. Il est par exemple requis de certifier à la mutualité que la personne aidée est bel et bien dépendante, que le proche habite en Belgique, que l’aidant s’occupe de lui au moins 50h par semaine ou 600h par an, que maximum trois aidants proches s’occupent de la même personne… 

Enfin reconnus !

Pour rappel, depuis le 1er septembre 2020, les demandes de reconnaissance du statut d’aidant proche peuvent enfin être introduites. La procédure était très attendue par beaucoup, car c’est notamment le seul moyen d’obtenir le fameux congé dédié aux aidants reconnus ; celui-là même qui vient d’être rallongé.

Aidants proches, quésaco ?

Selon la définition de l’asbl Aidants proches : « Est aidant proche toute personne qui apporte régulièrement son aide à un proche en déficit d’autonomie. Cette aide répond à des besoins particuliers et est accomplie en dehors de celle réalisée dans le cadre d’une rémunération professionnelle ou de volontariat défini par la loi du 03/07/2015. » En Belgique, 800.000 personnes consacrent de nombreuses heures à aider au quotidien un proche malade, handicapé, âgé… Les parents, grands-parents ou amis de la famille d’un enfant ayant besoin de soins sont évidemment repris dans ce chiffre et sont, eux aussi, considérés comme des aidants proches.

→ Ne manquez pas la semaine des aidants proches en octobre prochain !

 

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La Caravane des Assises de la Jeunesse circulera tout l’été pour construire le monde de demain

On le sait, la crise sanitaire a eu, sur les jeunes, un impact particulièrement négatif. Leur santé mentale en a pris un coup et leurs perspectives d’avenir sont plus que jamais dans le flou. Afin de les associer à la sortie de crise, mais aussi de les aider à tourner la page et recueillir leurs envies futures, la ministre de la Jeunesse Valérie Glatigny a annoncé que des Assises de la Jeunesse auraient lieu tout l’été. La Caravane est une des initiatives dores et déjà sur les rails.

« Cette pandémie limite ce qui fait l’essence même de la jeunesse : la vie sociale, les apprentissages, la liberté. Nos jeunes en ont été lourdement affectés. Ils n’en restent pas moins des moteurs de créativité, d’innovation et de dynamisme. Nous leur proposons de construire avec nous un projet qui pourrait prendre le nom d’Assises de la Jeunesse », a notamment expliqué la ministre au sein du communiqué de presse.

Coordination d’associations partenaires

La coordination des Assises est assurée par plusieurs partenaires en Fédération Wallonie-Bruxelles, dont le Forum des Jeunes, organe officiel des jeunes âgés de 16 à 30 ans, et l’association Scan-R qui mène des programmes pédagogiques visant les 15-30 ans (ateliers d’écriture, de réflexion). Cinq thématiques seront abordées tout au long des travaux de réflexion organisés avec les différents acteurs du secteur jeunesse : les études ; les activités extrascolaires (sport ; mouvements de jeunesse ; activités de jeunesse ; le marché de l’emploi et jobs étudiants ; la santé mentale des jeunes et l’épanouissement personnel.

Une caravane qui circulera tout l’été

La journée de lancement de ces Assises a eu lieu à la fin du mois de juin. Les organisateurs sont désormais prêts à se mettre en route à la rencontre des jeunes de Wallonie et de Bruxelles tout au long de l’été. Concrètement, l’une des initiatives lancée par l’association Scan-R est la Caravane des Assises de la Jeunesse. Cette caravane, sorte de studio audio-visuel, sillonnera la Wallonie et Bruxelles durant huit semaines, du 28 juin au 28 août 2021 pour collecter la parole de la jeunesse plurielle (12-35 ans). Peu importe où les jeunes habitent, leur âge, leur job, s’ils vont à l’école ou non… Scan-R viendra à eux dans leur MJ, leur club de sport, centre culturel, camp ou plaine de vacances.

Infos pour accueillir la Caravane près de chez vous

Vers une Conférence Interministérielle Jeunesse

À l’issue de ces deux mois en itinérance, les échanges seront compilés dans un rapport final dans lequel chaque thématique trouvera sa place. La ministre de la Jeunesse, Valérie Glatigny, s’en servira ensuite pour mobiliser tous les niveaux de pouvoir lors d’une Conférence Interministérielle (CIM) Jeunesse afin de construire des perspectives pour la jeunesse. C’est ensuite cette CIM Jeunesse qui sera chargée de traduire en recommandations politiques les demandes et attentes des jeunes.

 

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Vers une résolution à l’ONU en faveur des personnes avec une maladie rare

EURODIS-Rare Diseases Europe, organisation européenne pour les maladies rares, vient de lancer une campagne mondiale nommée #Resolution4Rare. Le but ? Faire en sorte qu’une toute première résolution en faveur des personnes qui en sont atteintes soit enfin votée à l’ONU. Cette dernière, très importante, soutiendrait les politiques et programmes internationaux relatifs aux maladies rares et donnerait des moyens d’action aux groupes nationaux de lutte contre les maladies rares qui défendent l’amélioration de la vie des personnes atteintes de ces maladies.

En collaboration avec Rare Diseases International (RDI) et le NGO Committee for Rare Diseases, EURODIS-Rare Diseases Europe a développé un « toolkit », ou matériel de campagne, pour que cette résolution internationale soit adoptée au plus vite par l’ONU. Tous les pays sont invités à participer et à soutenir la #Resolution4Rare pour faire un maximum de bruit jusqu’au moment du vote en septembre ou octobre 2021. En Belgique, RadiOrg a clairement montré son soutien en diffusant largement la campagne.

Ce qui est attendu avec la #Resolution4Rare

Cinq demandes seront émises à l’ONU pour une meilleure prise en compte des personnes atteintes de maladies graves :

  • Le respect des droits humains et l’inclusion dans la société des personnes vivant avec une maladie rare et leurs familles
  • Des soins appropriés pour améliorer la santé et les résultats sociaux vers la couverture santé universelle
  • La promotion de stratégies et de mesures nationales par les États membres des Nations Unies pour ne laisser personnes de côté
  • La reconnaissance dans le système des Nations Unies en intégrant et en donnant de la visibilité aux défis auxquels sont confrontées les personnes vivant avec une maladie rare, dans les agences et programmes de l’ONU
  • Le suivi des progrès et de la mise en œuvre du statut des personnes vivant avec une maladie rare dans le mon entier

Chaque voix compte

Que voudriez-vous que les décideurs de l’ONU et les gouvernements du monde entier sachent sur la vie avec une maladie rare ? Votre témoignage peut aider les décideurs à comprendre et à compatir aux difficultés rencontrées par les personnes atteintes de maladies rares.

Vers le « toolkit » 

 

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Décès d’un enfant : le « congé » qui s’en suit a été rallongé

Le « petit chômage » lié au décès d’un enfant était jusqu’alors de trois petits jours. Il vient d’être rallongé à dix jours suite à un vote de la Commission Affaires sociales de la Chambre qui a eu lieu le 26 mai dernier.  

Pour rappel, Catherine Fonck, députée fédérale CDH, avait déposé un texte, en octobre 2019, visant à augmenter ce congé spécifique. Elle était soutenue par cinq organisations (Ligue des familles, Gezinsbond, CSC, FGTB et CGSLB) qui ont  également plaidé pour cet allongement du congé en cas de deuil d’un enfant ou d’un conjoint. Dans un communiqué publié à l’époque par la Ligue des familles, on pouvait lire : « Il s’agit de reconnaître la douleur des personnes qui perdent leur enfant ou leur conjoint et de légitimer leur absence du travail sans qu’elles doivent effectuer de démarches pour obtenir un arrêt maladie. »  On peut désormais dire que leur appel a été entendu.

Ce que prévoyait la loi

En Belgique, le petit chômage est un congé de circonstance, une courte période d’absence, qui peut être utilisé pour des circonstances familiales, comme, notamment, le décès d’un proche.

  • Le congé était de trois jours (à choisir durant la période commençant le jour du décès et se terminant le jour de l’enterrement) si la personne décédée est un enfant du travailleur ou son/sa conjoint.e. Il est désormais de dix jours.
  • Le congé était de deux jours (à choisir durant la période commençant le jour du décès et se terminant le jour de l’enterrement) s’il s’agit d’un frère, d’une sœur, d’un petit-enfant, d’un arrière petit-enfant, qui habite chez le travailleur. Il reste à deux jours.
  • Dans le cas où le frère, la sœur, le petit-enfant, ou l’arrière petit-enfant n’habite pas chez le travailleur, le congé était limité au jour de l’enterrement. Il reste limité à ce dernier.

Pour Catherine Fonck, qui s’est adressée à La Libre au moment où elle déposait son texte, ces trois jours étaient loin d’être suffisants : « Quand on perd quelqu’un de très proche, trois jours de congé, ça passe comme rien. On a à peine le temps de faire les démarches administratives et de l’enterrer qu’on doit retourner travailler. C’est trop peu pour surmonter le choc”.

Dix jours au lieu de trois

C’est pour cette raison que ce congé devait être rallongé de trois à dix jours (les trois premiers jours restent à charge de l’employeur ; les 7 suivants donnent lieu à une intervention de l’assurance maladie-invalidité). Et Catherine Fonck a eu raison de taper sur le clou pour que cette proposition soit réellement prise au sérieux : « Il est important que le travailleur puisse prendre du temps pour lui. Une fois les funérailles passées, il y a un vide terrible qui s’installe. Certains seront mieux au travail que seuls à la maison mais d’autres auront besoin de mettre le bouton sur off, de se mettre en pause pour faire leur deuil. Il faut leur offrir cette possibilité. C’est juste remettre un peu d’humanité. »

Du congé de maladie au congé admis et reconnu

Bien sûr, peu de parents endeuillés se contentaient de ces trois jours. Souvent, ils vont chez leur médecin pour obtenir un certificat de maladie et restent ainsi chez eux pour pouvoir commencer leur deuil. Mais, comme le disait la députée, ce congé de maladie très fréquent doit tout simplement être admis et reconnu : « C’est aussi dans l’intérêt de l’entreprise que les travailleurs traversent les moments-clés de la vie : une naissance, un décès, la maladie grave d’un enfant… dans de bonnes conditions. »  La Ligue des familles, qui s’était fortement mobilisée sur ce dossier ces derniers mois, va encore plus loin et appelle les parlementaires à entamer d’ores et déjà de nouveaux travaux pour mettre en place un dispositif de soutien complet pour ces familles.

 

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