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Journée mondiale du diabète : une piqûre de rappel toujours nécessaire

Comme chaque année, le 14 novembre, c’est la journée mondiale du diabète. En Belgique, une personne sur trois ignore qu’elle est diabétique et la maladie touche pas moins de 3.300 enfants et adolescent.e.s. Pour prévenir ou dépister un diabète précoce, un programme d’autogestion existe, des applications à tester avec validation d’un.e professionnel.le de la santé, un test en ligne ainsi que des actions de sensibilisation. Celles-ci sont organisées partout dans le monde – 166 dans pas moins de 63 pays – à l’initiative de la Fédération Internationale du Diabète en charge de la JMD.

Pour rappel, le diabète est une maladie qui se caractérise par un taux de glycémie (teneur du sang en glucose) élevé et récurrent. Si elle n’est pas prise en charge, la maladie peut entraîner des complications parfois irréversibles et dangereuses comme des maladies chroniques ou cardiovasculaires, des lésions oculaires… Pour gérer la maladie, un régime alimentaire particulier et une activité physique sont indispensables et complémentaires à un traitement médicamenteux. Le diabète de type 1, appelé également diabète juvénile est une maladie auto-immune dont les signes déclencheurs sont les suivants : fatigue anormale, bouche sèche, urine fréquente ou perte de poids. Le diabète de type 2, lui, est bien plus rare chez les jeunes et se déclare davantage après l’âge de 40 ans. Il est une conséquence d’une surcharge pondérale ou d’un manque d’exercice physique.

Programme d’autogestion du diabète pédiatrique

Lorsque votre enfant est atteint de diabète, il est possible pour lui d’être suivi par un programme d’autogestion de la maladie. L’assurance soins de santé INAMI, via la mutuelle, peut intervenir financièrement dans ce programme. Le suivi a alors lieu au sein de centres spécialisés et permet ensuite à l’enfant de gérer sa maladie de manière plus autonome. Pour bénéficier d’un tel suivi, l’enfant ou l’adolescent.e doit répondre à certains critères comme ne pas avoir plus de 17 ans, avoir un diabète de type 1 ou de type 2, avoir de l’hyperinsulinisme qui engendre des hypoglycémies, souffrir d’hypoglycémies organiques. Les centres proposent alors un programme avec plusieurs volets : accompagner le.la jeune et ses parents dans l’autogestion de son diabète, accompagner le.la jeune et ses parents socialement et émotionnellement, informer l’école par la prévention et assurer un traitement adapté si besoin, mettre à disposition le matériel nécessaire à l’autosurveillance de la glycémie, rendre accessible une permanence téléphonique joignable à tout moment, mettre en place un réseau de soins urgents pour le.la jeune patient.e, ses parents et le médecin traitant, afin de garantir un suivi adéquat et individualisé.

→ Plus d’infos sur le programme

La Journée mondiale du diabète (JMD) est la plus grande campagne de sensibilisation au diabète au monde, touchant un public mondial de plus d’un milliard de personnes dans plus de 160 pays. Elle est célébrée chaque année le 14 novembre, jour de l’anniversaire de Sir Frederick Banting, qui a co-découvert l’insuline avec Charles Best en 1922. La Journée mondiale du diabète a été créée en 1991 par la Fédération internationale du diabète (FID) avec l’Organisation mondiale de la santé et est devenue une Journée officielle des Nations Unies en 2006 avec l’adoption de la résolution 61/225 des Nations Unies. » Lu sur le site de la Fédération Internationale du Diabète

Une journée mondiale

La Fédération Internationale du Diabète (FID) invite donc d’une part les associations internationales, les universités, les hôpitaux ou encore les organismes de santé publiques à prendre part au rassemblement mondial en proposant une activité dans leur zone géographique. D’autre part, elle propose des actions de sensibilisation à destination, cette fois, des adultes, comme un quiz destiné aux personnes diabétiques leur permettant d’estimer dans quelle mesure leur diabète au travail a un impact sur leur bien-être. Pour apporter un soutien supplémentaire, elle propose également aux personnes touchées par la maladie de simplement partager leur vécu et même d’envoyer une lettre personnalisée au ministre de la santé de son pays pour le relayer ensuite auprès des Nations Unies à Genève.

Des applications pour gérer son diabète

Il existe plusieurs applications qui peuvent apporter une aide afin de gérer son diabète. Celle-ci n’est pas exhaustive et est à discuter avec son médecin traitant pour validation : Khteller, Gluci-check, Diabhealth, Diabète gourmand, Mon Glucocompteur, MySugr, VeryDiab, OneTouch, Fatsecret. Par exemple, DiabHealth est une application – développée il y a un peu plus de deux ans à Wavre – destinée à simplifier la vie des personnes diabétiques. Elle permet, entre autres, de collecter une série de données sur la personne (taux de glycémie, repas, activités sportives), pouvant être utiles à la prise en charge du patient lors d’une consultation à l’hôpital ou auprès d’un professionnel de la santé. En accès gratuit, l’application requiert cependant un coût mensuel si l’on souhaite avoir accès à certaines fonctions. Par exemple, la personne diabétique peut envoyer une photo de son assiette à l’application qui évalue le teneur en glucides des aliments. Ce qui permet finalement au.à la patient.e de calculer les doses d’insuline nécessaires. « Le but de notre appli est d’alléger la charge mentale des patients diabétiques. Et si, grâce à cela, je peux réussir à faire quelque chose de mon diabète, j’en serai très heureux », déclare, à La Libre, Gauthier Bohyn, cofondateur de l’application.

→ Vers l’application

Faire le test en ligne

Pour le diabète de type 2, le groupe Multipharma organise des évaluations au sein de ses 243 pharmacies. Il s’agit d’un test de dépistage, appelé Findrisc (Finnish Diabetes Risk Score) et reconnu à l’international, qui permet d’évaluer le risque de développer du diabète dans les dix ans à venir. Une fois le test réalisé, les personnes qui présentent un risque élevé de développer le diabète reçoivent une lettre du pharmacien, ainsi qu’un livret de bons conseils d’hygiène de vie, afin de réduire les facteurs de risques. Il leur est ensuite demandé de contacter leur médecin traitant afin d’effectuer des tests plus approfondis.

→ Multipharma

Association du diabète en Belgique

L’association du diabète existe depuis 1942 et a pour vocation d’accompagner les personnes diabétiques, de tout type et de tout âge, dans la gestion de leur maladie. Des personnes elles-mêmes diabétiques et des professionnels de la santé travaillent ensemble avec comme missions :

  • Encourager la prévention et le dépistage précoce de la maladie.
  • Offrir aux personnes diabétiques, à leurs proches et aux professionnels de santé, des informations à jour et validées scientifiquement.
  • Améliorer la prise en charge médicale des patients afin de minimiser le risque de complications.
  • Représenter les personnes diabétiques auprès des autorités de santé.
  • Soutenir la recherche fondamentale et clinique.

→ Événement pour professionnels de la santé : rencontres de diabétologie 2025

→ Pour contacter l’ADD

 

 

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Sortie Ciné : « L’intérêt d’Adam » interroge les enjeux de l’hospitalisation d’un enfant

Le 15 octobre dernier sortait le film « L’intérêt d’Adam » ; une plongée dans l’univers pédiatrique où ce qui prime est le bien-être de l’enfant. Mais que faire quand la mère est jugée inapte à en prendre soin, alors qu’elle semble au contraire être la plus indiquée dans les moments de détresse ? Une soignante essayera de faire preuve d’humanité, même si ça implique de déroger à la loi… L’équipe d’Hospichild a vu le film sous l’angle de notre expertise en la matière.

Anamaria Vartolomei (la mère) et Léa Drucker (l’infirmière) – Capture d’écran d’une scène du film « L’intérêt d’Adam »

 

Nous en parlions déjà en mai dernier au moment du Festival de Cannes lors duquel « L’intérêt d’Adam » avait été mis à l’honneur : Un film belge sur l’univers pédiatrique en ouverture de la Semaine de la Critique à Cannes. En Belgique, le long métrage réalisé par Laura Wandel vient tout juste de sortir au cinéma. En voici le synopsis :

Adam, 4 ans, est hospitalisé pour malnutrition à la suite d’une décision de justice. Lucy, l’infirmière en chef autorise la mère d’Adam à rester auprès de son fils au-delà des heures de visite fixées par le juge. Mais la situation se complique quand celle-ci refuse une nouvelle fois de quitter son fils. Dans l’intérêt de l’enfant, Lucy fera tout pour venir en aide à cette mère en détresse. »

Quand la loi se heurte à l’instinct

Le film questionne : jusqu’où peut-on aller “dans l’intérêt de l’enfant” ? Lucy veut bien faire, mais les règles sont claires ; la mère n’a droit qu’à quelques heures de visites par jour à cause de la suspicion de maltraitance. Rebecca, rongée par une culpabilité latente, s’accroche à son fils comme à une ultime planche de salut. Ce conflit moral devient le cœur du film : ni méchante ni sainte, chacune agit selon ses propres limites. Le scénario explore les zones grises des relations humaines dans un cadre médical ultra-réglementé. Si les parents ou les soignants ont des droits bien spécifiques dans ce contexte, l’enfant en a tout autant : lire notre page sur les droits du patient mineur.

Une mise en scène immersive et nerveuse

Laura Wandel filme caméra à l’épaule, dans des couloirs étroits et des pièces sans lumière naturelle. Tout est fait pour transmettre la pression, l’urgence et l’enfermement. Le film ne s’étire jamais (73 minutes seulement), mais concentre une rare intensité. Les dialogues sont minimalistes, les silences lourds. On est au plus près des corps, des respirations, des décisions. Le réalisme brut de la mise en scène rappelle le style des frères Dardenne, dont la réalisatrice se rapproche. On retrouve en effet ce côté haletant du monde des soins dans le dernier film des frères belges : « Jeunes mères » : immersion au cœur d’une maison maternelle.

Léa Drucker et Anamaria Vartolomei : duel au sommet

Le film repose entièrement sur le duo féminin. Léa Drucker, tout en retenue, incarne une soignante investie jusqu’à l’épuisement, tandis que Anamaria Vartolomei déploie une émotion brute, à fleur de peau. Leur affrontement, tout en regards, tensions et micro-gestes, donne au film sa force émotionnelle. L’Intérêt d’Adam n’est pas un long métrage de grandes déclarations, mais un cri discret, poignant, sur ce que signifie protéger un enfant… quand personne ne détient la vérité.

 

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Nouveaux horizons pour la neuro-(ré)habilitation pédiatrique « intensive »

Au sein d’une carte blanche, Sébastien Vanderlinden – kinésithérapeute, spécialisé en Neuro-(Ré)Habilitation pédiatrique – souhaite dénoncer le manque d’accessibilité des familles aux technologies de neuro-(ré)habilitation. Il insiste : « Une politique inclusive, soutenue par l’innovation technologique, l’information, et des modèles de financement novateurs, peut transformer la vie de nombreux enfants. »

Depuis 2020 déjà, Sébastien Vanderlinden se débat pour que ces inégalités cessent : Enfants paralysés cérébraux : le manque d’accès aux aides technologiques persiste. En 2024, il nous parlait de l’existance d’ « HABIT-ILE » : méthode novatrice pour traiter la paralysie cérébrale des tout-petits. À présent, sa carte blanche vise à inciter « un accès équitable et durable aux technologies de neuro-(ré)habilitation ».

{Carte blanche du kinésithérapeute Sébastien Vanderlinden}

« Conjuguer innovation, accessibilité et intensité/répétition spécifique et individualisée dans les fréquences/durées budgétisables par l’INAMI : un impératif

Les technologies comme la réalité virtuelle, la gamification, la robotique, les TMS et le biofeedback intelligent ont démontré un potentiel extraordinaire pour stimuler la neuroplasticité chez les enfants atteints de troubles neurologiques, et en réduisant au maximum les épuisements mentaux et physiques des soignants.
Malheureusement, l’accès à ces outils reste encore largement limité pour une majorité des familles en Belgique, et pour les thérapeutes qui devraient en faire les investissements amortissables.

Propositions concrètes pour faire évoluer la situation

  1. Étendre à l’échelon fédéral, l’augmentation des remboursements des thérapies réalisées avec les usages de dispositifs innovants, efficaces et à lourds investissements

Il est urgent que l’Inami, l’Aviq et les entités régionales collaborent. La réussite observée dans certaines provinces pourrait servir de modèle pilote, à généraliser au niveau national. Une stratégie concertée est nécessaire pour éviter les discours sans impact réel.

  1. Investir dans une information systématique et pédagogique

Beaucoup de professionnels de santé ne connaissent pas suffisamment les nouvelles technologies et hésitent à les recommander, de crainte d’imposer un coût inaccessible aux familles.
Un programme national de sensibilisation — incluant des formations ciblées, colloques, et matériel éducatif — devrait être mis en place pour garantir que médecins, kinés, ergothérapeutes et parents soient tous informés des outils disponibles.

  1. Encourager des partenariats public-privé innovants

Les outils de rééducation high-medtech sont souvent coûteux. Des collaborations avec des secteurs privés — fabricants ou start-ups — pourraient permettre d’instaurer des prêts à long terme ou un leasing subventionné, rendant les aides plus accessibles sans sacrifier leur qualité. Des Fondations Privées ont commencé à soutenir l’accès à ces modèles de soins.

  1. Guider la politique via une recherche clinique orientée vers l’équité

Certains centres (bien davantage en Frandre que en région Bruxelloise et Wallonne) en Belgique commencent à proposer ces technologies, mais cela reste marginal. Il est indispensable de structurer des études cliniques visant à démontrer non seulement leur efficacité, mais aussi leur efficience (coût/bénéfice) sur le long terme. Ces données solides peuvent aider à convaincre les instances de santé publique de l’intérêt d’un financement pérenne.

Perspectives inspirantes

  • Capitaliser sur la neuroplasticité particulière à l’enfance : les interventions qui combinent le jeu, le feed-back multisensoriel, la motivation, et des défis adaptés au développement cognitif génèrent non seulement des progrès moteurs, mais peuvent aussi renforcer la confiance et l’autonomie des jeunes patients.
  • Viser une (ré)habilitation intégrée : en combinant kinésithérapie, ergothérapie, logopédie, (neuro)psychothérapie et medtechs — comme le souligne les approches telles que NDT-Bobath* — on maximise l’impact global sur le cerveau en pleine construction.
  • Soulager le personnel thérapeutique en regard de l’intensité et la répétition : plusieurs nouvelles technologies ont maintenant vu le jour pour rendre ces thérapies intensives et spécifiques plus respectueuses du potentiel épuisement professionnel des soignants face à ces plus récentes recommandations particulières aux neuro(ré)habilitations pédiatrique et adulte.

Une question de justice sociale

Pour ne plus laisser perdurer cette double injustice : d’un côté, le potentiel immense des technologies de neuro-(ré)habilitation ; de l’autre, leur inaccessibilité pour trop de familles et de soignants. Il faut une stratégie concertée, et dès à présent, s’inspirer des donations déjà effectuées par des Fondations. Une politique inclusive, soutenue par l’innovation technologique, l’information, et des modèles de financement novateurs, peut transformer la vie de nombreux enfants. Ce n’est pas seulement une question de progrès médical, mais aussi de justice sociale : chaque enfant mérite les moyens de développer son potentiel, quel que soit son lieu de résidence ou ses ressources. »

 

 

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Déclaration politique mondiale sur les maladies non transmissibles et la santé mentale : du progrès en vue…

C’est l’Organisation Mondiale de la Santé qui l’a annoncé via un communiqué : « Les dirigeantes et dirigeants mondiaux ont massivement soutenu le texte de la première déclaration politique mondiale des Nations Unies sur l’action intégrée contre les maladies non transmissibles (MNT) et en faveur de la santé mentale. Cette déclaration, négociée au cours d’un processus intergouvernemental de cinq mois, sera examinée lors de la 80e session de l’Assemblée générale en vue de son approbation finale en octobre 2025. »  De l’espoir pour de nombreuses familles qui vivent dans des situations difficiles au quotidien.

À l’occasion d’une quatrième réunion de haut niveau, les cheffes et chefs d’État et de gouvernement ainsi que les ministres de la santé se sont réunis lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. Sujet du jour : discuter de la déclaration politique mondiale sur les maladies non transmissibles et la santé mentale.

{Communiqué de l’Organisation Mondiale de la Santé}

État des lieux

Les MNT (maladies non transmissibles), notamment les maladies cardiovasculaires et pulmonaires, les cancers et le diabète, sont les principales causes de décès dans le monde. Elles ont fait au moins 43 millions de morts en 2021, dont 18 millions de personnes âgées de moins de 70 ans. Les quatre cinquièmes (82 %) de ces décès prématurés sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Plus d’un milliard de personnes dans le monde ont des problèmes de santé mentale. Les maladies non transmissibles sont de plus en plus prévalentes dans tous les pays et touchent toutes les communautés, ce qui en fait des problèmes urgents pour la santé publique, la productivité et la croissance économique durable.

Horizon : 2030

La déclaration politique s’intitule « Equity and Integration: Transforming Lives and Livelihoods through leadership and action on noncommunicable diseases and the promotion of mental health and well-being » (« Équité et intégration : changer la vie et des moyens de subsistance grâce au leadership et à l’action contre les maladies non transmissibles et à la promotion de la santé mentale et du bien-être »). Elle fixe des objectifs mondiaux à atteindre à l’horizon 2030, notamment : 150 millions de consommatrices et consommateurs de tabac en moins ; 150 millions de personnes supplémentaires dont l’hypertension est maîtrisée ; et 150 millions de personnes supplémentaires ayant accès à des soins de santé mentale.

De nouveaux défis

Elle tient compte des enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 et répond aux nouveaux défis mondiaux, en élargissant l’ensemble des domaines de lutte contre les MNT pour inclure la santé bucco-dentaire, la santé pulmonaire, les cancers de l’enfant, les maladies hépatiques, les maladies rénales et les maladies rares ; en tenant compte de davantage de facteurs environnementaux généraux, dont la pollution de l’air, les combustibles polluants pour la cuisson des aliments, l’exposition au plomb et les produits chimiques dangereux ; et en prenant acte de l’évolution du risque lié aux dangers numériques dus à l’exposition aux réseaux sociaux, au temps d’écran excessif, au contenu préjudiciable et aux risques de mésinformation et de désinformation.

Mais encore…

Elle met l’accent sur le renforcement de la réglementation des cigarettes électroniques, des nouveaux produits du tabac, du marketing des aliments mauvais pour la santé auprès des enfants, de l’étiquetage sur la face avant des emballages et de l’élimination des acides gras trans. Les engagements qu’elle énonce découlent des expériences et des besoins des personnes atteintes de MNT et de problèmes de santé mentale, des populations vulnérables face au climat, des petits États insulaires en développement (PEID) et des personnes vivant dans des situations de crise humanitaire.

 

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Les pédiatres unis contre la méningite : ils veulent l’enrayer d’ici 2030

À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la méningite (5 octobre), l’Académie belge de pédiatrie (BAoP) a réuni, le 2 octobre dernier, des décideurs politiques, des experts et des témoins afin de sensibiliser le public à cette maladie et de souligner pourquoi la Belgique doit de toute urgence concrétiser le plan d’action de l’OMS « Vaincre la méningite d’ici 2030 ».

Le méningocoque provoque une maladie infectieuse rare qui peut avoir des conséquences importantes, voire mortelles, chez les nourrissons et les jeunes enfants. L’infection peut entraîner des méningites bactériennes et des septicémies, avec un impact considérable sur les patients et leurs familles. Les conséquences peuvent être dramatiques. Chaque cas est un cas de trop », précise la BAoP sur son site.

La méningite est une maladie redoutable, en particulier chez les enfants. La prévention par la vaccination et une vigilance accrue face aux premiers symptômes sont essentielles pour éviter des drames. La Journée mondiale de lutte contre la méningite et l’initiative de l’Organisation mondiale de la Santé « Vaincre la méningite d’ici 2030 » nous rappellent l’urgence d’agir pour protéger nos enfants et, à terme, éliminer cette menace. Cette initiative de l’OMS, lancée depuis déjà plusieurs années, vise à réduire de 50 % les cas de méningite bactérienne et à diminuer drastiquement les décès et les séquelles liées à cette maladie. La rencontre du 2 octobre, à laquelle l’équipe de Born in Brussels s’est rendue, avait pour but de faire le point sur les initiatives mises en place et de contribuer à la lutte. 

Une maladie particulièrement dangereuse pour les nourrissons

Chaque année en Belgique, plusieurs dizaines de jeunes enfants sont touchés par la méningite. Cette maladie inflammatoire des méninges – les membranes entourant le cerveau et la moelle épinière –, peut être d’origine virale ou bactérienne. La méningite bactérienne, plus rare mais plus sévère, peut entraîner des complications irréversibles comme la surdité, des troubles neurologiques ou, dans les cas les plus graves, un décès en seulement 24 heures. Les jeunes enfants, notamment ceux de moins de cinq ans, sont parmi les plus vulnérables à cette maladie. Leur système immunitaire encore immature les expose davantage aux infections graves. Les nourrissons peuvent présenter des symptômes atypiques, comme une irritabilité extrême, une perte d’appétit ou une fontanelle bombée, rendant le diagnostic parfois difficile.

Les moments forts du colloque

  • Le point de vue de la BAoP sur la politique de santé et l’équité en Belgique – Prof. Ann De Guchtenaere (UZ Gent – BAoP)

Il était question, dans cette première intervention, de rappeler que les droits de l’enfant doivent être à la base de tout. Il faut se battre pour l’équité entre tous les enfants ; quels que soient leur niveau social. Dans le cas de la méningite, certains vaccins ne sont pas remboursés et seules les familles aisées peuvent donc en bénéficier. Il faut que cela change. Ni la Belgique, ni les Pays-Bas n’ont mis la souche B de la méningite dans leur calendrier vaccinal ; ce qui est une aberration quand on sait que des enfants peuvent en mourir. Les politiques doivent permettre un remboursement et faire enfin des efforts.

→ Lire les recommandations de la BAoP à ce sujet

  • Le plan d’action de l’OMS ‘Defeating Meningitis by 2030’ : Un engagement mondial et équitable – Prof. Marc Van Ranst (UZ Leuven)

Petite introduction, ensuite, sur le plan de l’OMS afin d’éradiquer la méningite d’ici 2030 et permettre de réduire les inégalités. Car la santé devrait être la même pour tous ; mais ça n’est pas le cas. Au sein d’une étude, on voit que la Belgique est dans le rouge ; ça n’évolue pas correctement. Déjà la moitié du chemin est parcouru par rapport au programme de l’OMS, mais il y a encore beaucoup à faire. Autant par la vaccination que par la prévention. Car on constate clairement que les communes les plus pauvres n’ont pas accès à certains vaccins à cause de leur prix trop élevé…

  • Focus sur la méningite : Perspective en matière de recherche et de données – Prof. Stefanie Desmet (KU Leuven) et Prof. Wesley Mattheus (Sciensano) : épidémiologie du pneumocoque en Belgique

Présentation plus médicale ensuite par ces deux épidémiologistes sur les différents pneumocoques et méningocoques. Leur conclusion était de dire que les cas augmentent depuis 2024, alors que c’était en constante baisse depuis 2014. Il faudrait donc introduire d’autres vaccins remboursés (surtout pour la souche B) afin de diminuer de 40% les cas chez les enfants.

  • Zoom sur la septicémie – Prof. Erika Vlieghe (UZ Antwerpen)

Explication, lors de cette prochaine intervention, du lien entre la septicémie et la méningite. Cette dernière est en fait un cas particulier de la septicémie qui touche le cerveau. Lorsque les organes sont hors de contrôle, il faut des soins intensifs. Malheureusement, une grande partie des patients ne s’en sortent pas. Ceux qui ont la chance de survivre sont quand même impactés dans leur qualité de vie ; principalement les enfants. En plus de ces coûts humains, les coûts financiers sont considérables pour l’Etat. Encore une raison pour les politiques de tenter d’enrayer cette maladie particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants et les femmes enceintes.

  • Point de vue du Conseil Supérieur de la Santé – Prof. David Tuerlinckx (CHU UCL Namur – co-chair Vaccines CSS)

Du côté du Conseil Supérieur de la santé, les choses sont limpides : il faut changer le calendrier vaccinal de toute urgence. Le vaccin contre le méningocoque B doit absolument y être inclus et remboursé. Chez les adolescents, plus de 30% en sont porteurs et certains vont forcément le transmettre. Sauf s’ils sont vaccinés. C’est donc extrêmement important !

Le CSS insiste sur trois points en particulier :

– Que les souches C,W et Y figurent dans le calendrier vaccinal obligatoire des adolescents.

– Que le vaccin contre le méningocoque B soit enfin remboursé pour les enfants et ados.

– Que les personnes à hauts risques soient automatiquement remboursées pour l’ensemble des vaccins.

Poignants témoignages de patients 

Voici l’un des trois témoignages du colloque. Celui de Kimberly, survivante et membre de SepsiBel (association de victimes de la méningite). Elle a trente ans, maman de deux enfants de 4 et 6 ans et vit depuis des années sans bras ni jambes à cause des conséquences d’une septicémie contractée dans son enfance. 

« Je suis une survivante d’une septicémie à méningocoques contractée en 1996. J’ai un jour eu de fortes douleurs et à l’hôpital, ils ont tardé à poser un diagnostic. Au bout de 12 longues heures, quand ils ont vu mes extrémités devenir noires, il était déjà trop tard et il a fallut amputer autant les membres supérieures qu’inférieurs. Je m’en suis sorite, mais j’ai dû vivre avec les conséquences, le fauteuil, les regards des enfants qui sont parfois cruels. Je suis aujourd’hui autonome avec deux enfants et c’est une grande victoire pour moi. J’ai encore quelques difficultés au quotidien, notamment pour chercher mes enfants à l’école, à cause du manque d’aménagement de la voirie. En plus, tous les cinq ans, je dois prouver que je suis toujours amputée pour continuer à recevoir mes allocations ; c’est complètement ridicule. J’espère qu’il y aura davantage d’attention apportée au plan septicémie et que le public puisse être davantage sensibilisé pour que plus personne n’ait à mourir ou subir les conséquences de cette terrible maladie. »

 

→ Plus d’informations sur la rencontre ou sur la BAoP : info@baop.be ou www.baop.be

 

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