Nouvelle année, nouvelle résolution autour de la prévention, une des clés pour une population en meilleure santé

En fin d’année, l’équipe d’Hospichild a participé au symposium annuel des Mutualités Libres, intitulé « La prévention : la clé d’une population en meilleure santé ». En Belgique, plus d’une personne sur cinq souffre d’une maladie chronique, conséquence de facteurs comportementaux comme la sédentarité, la malnutrition, la consommation d’alcool ou le tabac, mais aussi des facteurs environnementaux comme la pollution dans l’air. Pour pallier cela, une solution : la prévention des risques liés au développement des maladies chroniques non transmissibles. L’idée étant de sensibiliser les plus jeunes en trouvant, par exemple, des solutions pour réduire les inégalités face à l’accès aux soins. Un moment de réflexion et de partage qui a permis de rouvrir le débat en vue d’une meilleure santé pour tous !

Photo : Samuel Walheer

 

L’équipe d’Hospichild était donc présente à ce symposium, accompagnée par des collègues de l’Observatoire de la santé et du social. Plusieurs membres du service Aide aux personnes de Vivalis avaient également fait le déplacement. Parmi eux, David Hercot, coordinateur médical pour la prévention, et invité durant le symposium. Durant son intervention, il a rappelé que pour réduire les inégalités liées à la santé à Bruxelles, il serait bénéfique d’utiliser l’approche par bassins (la cartographie des cinq bassins d’aide et de soins). Ceci permettrait de s’adapter aux populations locales et d’investir de manière plus structurée. Il a ajouté : « Au fond, ce n’est pas uniquement le budget qui manque. Les actions de promotion doivent encore être développées. Il y a eu le plan alcool et le plan tabac mais il faudrait aussi le faire pour la pollution de l’air. Pour changer les choses, il est nécessaire d’aller sur le terrain, dans les communes et dans les quartiers. »

{Communiqué de presse des Mutualités Libres}

La Belgique à la traîne…

La Belgique est à la traîne en matière de prévention. Elle y consacre actuellement à peine 2 % de son budget de soins de santé, ce qui est inférieur à l’objectif de 5 % fixé par l’OMS. Ce pourcentage est même inférieur à la moyenne européenne de 3 %. Investir davantage dans la prévention des maladies (au moins 3 % du budget total des soins de santé) serait un scénario win-win car chaque euro investi dans des mesures préventives serait rentable. Du point de vue des patients et de la population en général, les gains seraient également énormes.

Importance de la prévention

Notre directeur général, Xavier Brenez, souligne que la prévention se concentre sur les maladies chroniques et non transmissibles. En Belgique, la prévalence de ces maladies est supérieure à 20 %, et elles constituent une cause majeure de la perte d’années de vie en bonne santé. Les maladies chroniques sont étroitement liées à divers facteurs de santé tels que le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation, la sédentarité, ainsi qu’à des facteurs environnementaux comme la pollution atmosphérique. Des études montrent d’ailleurs que notre système de soins de santé a un impact de 30 % sur la santé des patients, tandis que les conditions de vie, le salaire, et l’éducation représentent entre 70 et 90 % des facteurs modifiables de la santé.

Amélioration des mesures de prévention

Pour aller vers une politique de prévention optimisée, nous avons exploré au cours du symposium l’aspect de la prévention par niveaux, à savoir :

  1. Niveau macro : un cadre stratégique uniforme avec des objectifs de santé nationaux et des indicateurs mesurables, qui favorise la collaboration interinstitutionnelle.
  2. Niveau méso : le renforcement des initiatives locales, suivant l’exemple de la “Ville-Santé” de Cork en Irlande, où une gouvernance locale proactive s’est avérée efficace.
  3. Niveau micro : cibler les comportements individuels, comme la prévention de l’obésité aux Pays-Bas et l’amélioration de l’accès aux dépistages en Belgique.

Défis institutionnels

Le système belge de soins de santé est fragmenté, avec des compétences réparties entre les différents niveaux de pouvoir. Cette structure entrave la coordination et l’efficacité de la politique de prévention. À Bruxelles, par exemple, la présence de multiples entités compétentes crée des problèmes de coordination. Une approche différente, basée sur des diagnostics de quartier ou socio-économiques, est nécessaire pour s’attaquer aux inégalités spécifiques.

Importance de la santé dans toutes les politiques (HiAP)

Les déterminants sociaux ont un impact significatif sur la santé et la qualité de vie. Il est essentiel d’adopter une approche qui tienne compte des besoins fondamentaux tels que le logement, la mobilité et la nutrition. Il ne s’agit pas seulement de la “ santé dans toutes les politiques ”, mais aussi de la “ santé pour toutes les politiques ” : tous les domaines d’action bénéficient d’une bonne santé. Il est essentiel de convaincre les décideurs politiques des avantages économiques et sanitaires de la prévention.
L’action locale et la coopération intersectorielle sont mises en avant pour intégrer la santé dans tous les domaines politiques.

Gouvernance et budget

Des progrès ont été réalisés en matière de collaboration depuis la pandémie de COVID-19, mais il reste nécessaire d’améliorer l’alignement entre les acteurs et les niveaux de gouvernement pour atteindre les objectifs en matière de santé. Il est essentiel de responsabiliser les gouvernements : les gouvernements fédéral et régionaux devraient partir d’objectifs de santé communs et veiller à ce que les actions soient ciblées et aient un impact. Il y a une pénurie de ressources et un manque d’harmonisation entre les différents niveaux de gouvernement.

Intervention combinée sur le mode de vie (GLI)

Le programme néerlandais d’intervention combinée sur le mode de vie (GLI) a été présenté. Ce projet vise à enseigner un mode de vie plus sain grâce à des programmes de soins qui combinent une alimentation plus saine, davantage d’exercice physique et un changement de comportement. Près de la moitié des participants ont perdu au moins 5 % de leur poids et ont témoigné d’une meilleure qualité de vie. Les Mutualités Libres ont étudié la faisabilité de la mise en œuvre d’un programme similaire en Belgique.

Débat et collaboration

Les professionnels de la santé ont débattu de l’implémentation de la GLI en Belgique. Luc Lipkens, de Gezond Leven, a souligné l’importance de la confiance entre les médecins et les organisations vers lesquelles sont orientés les patients. Le professeur Bart Van der Schueren, de l’UZ Leuven, a appelé à une plus grande collaboration multidisciplinaire et à un meilleur partage des connaissances entre les prestataires de soins de santé. Damien Wathelet, d’Axxon, a souligné l’importance pour les professionnels de la santé de disposer de suffisamment de temps et de formation pour bien collaborer.

Conclusion

La prévention est bel et bien la clé d’une population en meilleure santé. La politique doit sensibiliser davantage les citoyens et promouvoir une approche multidisciplinaire. La prévention ne se limite pas à la sensibilisation et à l’information ; il s’agit également de lutter contre les inégalités en matière de santé en s’attaquant aux déterminants sociaux et aux facteurs environnementaux qui influent sur notre santé.

 

Mis en ligne par Samuel Walheer

 

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