Depuis le début de l’année scolaire, il est désormais gratuit pour les CPMS (Centre psycho-médico-social) d’organiser des séances avec des psychologues et des orthopédagogues cliniciens conventionnés, à condition d’avoir signé une convention avec un Réseau de soins en santé mentale. C’est le Comité de l’assurance de l’INAMI qui vient d’approuver cette initiative du ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke.
Ces séances peuvent avoir lieu à l’école, dans un internat ou dans un local du CPMS. Ceux qui souhaitent recourir à cette possibilité décident eux-mêmes pour quels besoins et de quelle manière ils utiliseront au mieux cette offre. « Quand on voit que de plus en plus d’enfants et d’adolescents rencontrent des problèmes psychologiques, il est d’autant plus important de faire en sorte qu’il soit possible d’en discuter dès le plus jeune âge et de réagir le plus tôt possible. C’est donc le cœur de ma réforme en matière de soins de santé mentale. Entre-temps, nous constatons que les CPMS prennent cette tâche à cœur et c’est formidable. C’est la raison pour laquelle nous les soutenons pleinement dans cette démarche en supprimant aussi le ticket modérateur pour les séances que les CPMS organisent et en les rendant désormais gratuites », indique Frank Vandenbroucke dans un communiqué.
Concrètement, qu’est-ce qui change ?
Jusqu’à présent, les CPMS organisaient déjà – en collaboration avec le Réseau de soins en santé mentale de leur région – des séances collectives de soutien dans les écoles, pour renforcer la résilience générale des enfants et des adolescents. Ces séances collectives étaient déjà gratuites. Mais d’après l’expérience des CPMS sur le terrain, cela ne suffit pas pour tous les enfants et adolescents. Car certains enfants et adolescents ont besoin d’un accompagnement supplémentaire : individuellement ou en petits groupes. Mais pour ça il fallait que soit l’enfant aille « voir ailleurs », soit que le CPMS ou l’école paie la facture s’il s’agissait de faire appel à un psychologue conventionné. Dans la pratique, les CPMS ont surtout vécu la réorientation comme un obstacle pour l’enfant ou l’adolescent (crainte), mais aussi le fait d’organiser eux-mêmes les séances – et donc, le ticket modérateur à payer – comme un obstacle financier.
C’est pourquoi le ministre Frank Vandenbroucke a décidé de renforcer encore cette offre à l’école, à l’internat ou dans un local du CPMS lui-même, pour les CPMS qui ont signé une convention avec leur Réseau de soins en santé mentale : à partir de cette année scolaire, le ticket modérateur pour les CPMS – respectivement de 11 ou 4 euros pour une séance individuelle avec un psychologue/un orthopédagogue conventionné et de 2,5 euros par séance à partir d’au moins 4 participants avec un psychologue/un orthopédagogue conventionné – est totalement supprimé. Les CPMS qui souhaitent recourir à cette possibilité décident eux-mêmes pour quels besoins et de quelle manière ils utiliseront au mieux cette offre.
« Nous renforçons le rôle important des CPMS dans cette réforme »
Frank Vandenbroucke : « De cette manière, nous renforçons le rôle important des CPMS dans cette réforme et nous répondons aussi à leur demande. En rendant complètement gratuites pour les CPMS ces séances qu’ils organisent eux-mêmes, nous supprimons également un dernier obstacle financier. Mais, ce qui est encore beaucoup plus important : nous créons un environnement familier pour un enfant ou un adolescent afin de mener ces entretiens souvent difficiles. Ce qui peut faire un monde de différence pour celles et ceux qui se trouvent dans une situation vulnérable à domicile. C’est très important pour faire en sorte qu’il soit possible de discuter de problèmes mentaux dès le plus jeune âge et de réagir le plus tôt possible. C’est donc le cœur de ma réforme en matière de soins de santé mentale. Nous constatons que les CPMS prennent cette tâche à cœur et c’est formidable. C’est la raison pour laquelle nous les soutenons pleinement dans cette démarche en supprimant aussi le ticket modérateur pour les séances que les CPMS organisent et en les rendant désormais gratuites. »
Une réforme de la santé mentale qui porte ses fruits
Des soins psychologiques plus rapides et plus proches des citoyens afin d’éviter les problèmes psychologiques de longue durée : c’est une priorité absolue pour le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke. C’est pourquoi, il y a deux ans, il a mis sur les rails une grande réforme pour rendre les soins de santé mentale accessibles et financièrement abordables. En juillet 2023, un rapport des professeurs Ronny Bruffaerts (KULeuven) et Fabienne Glowacz (ULiège) a montré que cette réforme a initié un changement systémique et commence à porter ses fruits. Frank Vandenbroucke : « Nous avons déjà fait des progrès, mais maintenant, il est très important de continuer à renforcer nos efforts pour ancrer cette réforme dans notre paysage de soins et pour veiller à ce que les citoyens – en particulier nos enfants et nos adolescents – soient aidés plus rapidement lorsqu’ils ont besoin d’un soutien psychologique. C’est pour cette raison qu’il est si important que les CPMS (Centres psycho-médico-sociaux) eux-mêmes puissent faire le pas vers les enfants et les adolescents. »
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