Une récente étude menée par les Mutualités Libres a révélé qu’au moins un enfant sur 15 aurait des besoins spécifiques (6,4%). Ce qui signifie qu’une famille sur dix en Belgique est quotidiennement confrontée aux multiples défis engendrés par le handicap ou la maladie d’un ou plusieurs enfants. Parmi ces défis : l’obligation de prendre un congé spécifique, l’incapacité de travail, l’invalidité… L’étude se focalise donc sur l’impact qu’une telle situation peut avoir sur la santé des parents et leur capacité de poursuivre, ou non, une vie professionnelle stable.
En Belgique, les études existantes ne disent rien sur l’impact du besoin spécifique d’un enfant sur son ou ses parent.s. Il est cependant admis sur le plan international que ces parents connaissent (entre autres) un moins bon état de santé général, plus de stress pour l’éducation de leurs enfants, plus de problèmes physiques, un moins bon sommeil et davantage de problèmes de santé mentale. Forcément, tout cela a un impact sur leur vie professionnelle.
Des parents plus souvent en incapacité de travail ou en invalidité
Au sein de l’étude des Mutualités Libres, les chercheurs ont croisé les données relatives aux parents d’enfants avec minimum un enfant à besoins spécifiques avec les données de l’incapacité de travail, de l’invalidité et du chômage. Il en ressort que :
• si 8,6 % des parents sans enfants à besoins spécifiques sont en incapacité de travail (de courte durée), ils sont 11 % à l’être lorsqu’ils en ont un et même 12,9 % s’ils en ont deux.
• si 6,1 % des parents sans enfants à besoins spécifiques sont en invalidité (incapacité de travail d’une durée supérieure à un an), ils sont 9,3 % à l’être lorsqu’ils en ont un et même 13,5% s’ils en ont deux.
• le fait d’avoir un enfant à besoins spécifiques n’a que peu d’impact sur le chômage des parents
Une famille sur 10 concernée
Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants qu’ils concernent une famille sur 10 en Belgique… Il ressort en effet de l’étude qu’environ un enfant sur 15 en Belgique a des besoins de santé spécifiques (6,4% d’entre eux), plus souvent des garçons que des filles. Une famille sur 10 est donc composée d’au moins un enfant à besoins spécifiques : 11,9 % des familles en Flandre, 9,7% en Wallonie et 8 % à Bruxelles.
Recommandations des Mutualités Libres
Suite à ces résultats, les Mutualités Libres ont formulé une série de recommandations destinées à améliorer le bien-être de ces familles :
Aux autorités publiques :
- Développer des programmes/ services de prévention et d’intervention afin de soutenir le nombre élevé de parents d’enfants à besoins spécifiques qui sont en incapacité de travail.
- Accorder de l’attention aux enfants à besoins spécifiques dans le cadre de la politique de soins pour les malades chroniques. L’objectif est de stimuler tous les acteurs, y compris les prestataires de soins, à mettre sur pied des initiatives innovantes autour des familles.
- Adapter le questionnaire obligatoire destiné aux personnes en incapacité de travail depuis 10 semaines, en y intégrant la dimension des enfants à besoins spécifiques. Il s’agirait aussi d’inclure cet aspect dans la formation des nouveaux Coordinateurs de Retour au Travail
- À l’INAMI, Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité :
- Adopter une définition large des « enfants à besoins (de santé) spécifiques ».
- Aux médecins-conseils des mutualités :
- Cartographier systématiquement les besoins de santé spécifiques au sein de la famille et mettre des accompagnements en place, en collaboration avec le Coordinateur de Retour au Travail.
- Privilégier de plus longues périodes de travail à temps partiel, élargir l’accueil pour un enfant malade, proposer une aide domestique et plus systématiquement un accompagnement psychosocial.
Aux services sociaux des mutualités : accorder une attention particulière à la détection de familles confrontées à des difficultés dans la prise en charge d’enfants à besoins spécifiques.
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